mercredi 15 janvier 2020

Le mystère de la disparition des abeilles. Réalisé par : Mark Daniels en 2010. 1h29.


Le mystère de la disparition des abeilles


Partout autour du monde, les abeilles sont en train de
mourir… Depuis 2006, aux Etats-Unis, des disparitions soudaines et massives
d’abeilles sont observées.
A l’intérieur des ruches, aucune trace des
ouvrières, mais une reine en bonne santé, des larves viables et une poignée de
jeunes ouvrières affaiblies: C’est le syndrome d’effondrement des colonies
(CCD).
Les pertes peuvent atteindre jusqu’à 90%. Globalement, 36% des colonies meurent chaque année depuis 2006 et un total de 35 états du pays est touché. En 2007, des effondrements s’observent dans le monde entier : Amérique du Sud, Taiwan, Chine… 5 millions d’abeilles disparaissent en 48h en Croatie. Des mortalités inexpliquées sont observées à travers toute l’Europe.

Le Mystère de la disparition des abeilles enquête sur les
différentes causes possibles de ces disparitions : des pathogènes inconnus, les
pesticides, les OGM, etc. Une piste suivie est celle du Varroa destructor, un
acarien qui se fixe sur le corps des abeilles pour lui pomper le sang. En
abaissant leurs défenses immunitaires, il transmet de nombreux virus. Mais le
varroa pose problème depuis une trentaine d’années et ne peut être seul
responsable du CCD…

Les études scientifiques ont montré que plusieurs facteurs
étaient à considérer. Les interactions entre ces différents facteurs amplifient
fortement leurs effets. Impossible d’incriminer les seuls pesticides, mais il
semblerait qu’à des niveaux indétectables, les pesticides néonicotinoïdes
affaiblissent encore l’immunité des abeilles. Ainsi, combinés à un virus, ou à
un champignon, les effets de ces produits pourraient être multipliés. Est-ce là
la réponse à l’énigme ?

Un tiers de notre alimentation dépend directement de l’activité pollinisatrice des abeilles. Leur destruction menace cette alimentation et surtout la quasi-totalité des fruits et légumes. 
Ainsi, la pollinisation des 300 000 ha d’amandiers californiens nécessite chaque année 36 milliards d’abeilles. Sans elles, seulement 10 kg d’amandes sont obtenues par hectare. 

Mais grâce à leur travail, les rendements montent à 700 kg par
hectare. 80% des amandes du monde sont cultivées en Californie et il n’y aura
bientôt plus assez d’abeilles pour assurer ce travail. En manque d’abeilles,
des ouvrières sont importées d’Australie en 2005. Un an plus tard, le CCD
apparaît. 


Faut-il y voir un lien ? Usage à outrance de pesticides, dopage des
abeilles, reines remplacées annuellement, tout le mode de vie des abeilles est
bouleversé. Dans ce contexte, les abeilles sont transportées et considérées
comme du bétail. Il s’agit d’abeilles itinérantes, transportées par camions et
servant à la pollinisation à l’échelle industrielle.

Les abeilles sont transportées d’exploitation en exploitation à travers tout le pays pour poloniser à tour de rôle amandiers, pommiers, etc. Les milieux naturels sont riches en variétés de pollen et en nutriments. Les monocultures n’engendrent qu’une seule source de pollen. Pour éviter des carences, un système d’alimentation riche en protéines, graisses, vitamines et minéraux est mis en place dans les ruches.

On va jusqu’à leur donner des antibiotiques par prévention, car il n’est plus possible pour elles de s’adapter. L’agriculture industrielle a besoin de milliards d’abeilles, mais celles-ci ne peuvent survivre dans un environnement résultant de celle-ci.

Il a été montré que les abeilles ont une faiblesse génétique
immunitaire et une faiblesse face à la détoxification. Elles sont pratiquement
sans défense face aux pesticides. 
Si la cause du CCD n’est pas encore totalement connue, de nombreuses pistes sont à l’étude, car la disparition des abeilles serait une calamité pour l’humanité.
Les apiculteurs et leurs abeilles ont trouvé refuge dans les villes… Elles s’y
sentent mieux, meurent moins et produisent plus de miel.

L’enquête menée par Mark Daniels réussit à rendre avec clarté
un problème aux enjeux divers et complexes. Sa caméra fait le tour d’une
planète apicole expressive et diverse, qui doute et s’interroge.

Ce documentaire est un vrai signal d’alarme de l’état de nos campagnes et
s’interroge sur notre rôle à jouer



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