vendredi 28 février 2020

PROPOLIS : PROPRIÉTÉS, BIENFAITS ET UTILISATIONS

PROPOLIS : PROPRIÉTÉS, BIENFAITS ET UTILISATIONS



« Elle retire les aiguillons et ce qui est entré dans la chair;
Elle réduit les enflures et ramollit les durcissements de la peau.
Elle diminue les douleurs nerveuses, guérit les ulcères, abcès, furoncles… »
Pline


Les propriétés reconnues de la propolis le sont depuis quelques décennies d’expérimentations de ce produit. Elles rejoignent dans la plupart des cas les vertus que lui reconnaissaient les médecines anciennes. Après les études réalisées en Roumanie en URSS, en Bulgarie, en Espagne… et en France (cf. en particulier les travaux du docteur Lavie : Traité de biologie de l’abeille, Masson, 1968), on reconnait à la propolis de très sérieuses propriétés :





PROPRIÉTÉS PRINCIPALES
Immunostimulante :
le phénéthylester de l’acide caféique favorise la stimulation des défenses de l’organisme en augmentant la production d’anticorps et de lymphocytes pour se défendre contre les agressions extérieures de type bactéries, virus et champignons.

Antimicrobienne :
les flavonoïdes, la galangine, la pinocembrine, l’acide benzoïque, caféique et leurs esters sont les molécules qui confèrent à la Propolis ses propriétés antibactériennes et antifongiques. Les bacilles gram positif et acido-résistants et les coccis gram positifs sont les plus sensibles à la Propolis. Elle est ainsi efficace contre les pharyngites, pneumonies, bronchites, rhumes mais aussi l’asthme. C’est un antibiotique actif sur les staphylocoques multirésistants, les streptocoques, Helicobacter pylori (responsable de l’ulcère de l’estomac), Borrelia burgdorferi (bactérie de la maladie de Lyme), et Propionibacterium acnes (la bactérie responsable de l’acné). C’est un antifongique actif sur Candida albicans et Aspergillus trichophyton. La Propolis permet de lutter contre les infections de la peau de type verrues et mycoses.

Antivirale :
les flavonoïdes permettent aussi de lutter contre les virus car ils inhibent l’enzyme permettant aux virus de libérer le matériel viral pathogène dans l’organisme, empêchant leur propagation. Ils restent alors gentiment dans leur capsule et n’attaquent pas les cellules. L’acide caféique et ses dérivés se révèlent être des antiviraux puissants et aident contre l'herpès de type 1 ou 2 et le virus Varicelle-Zona. C’est un antiviral actif sur le virus de l’herpès (bouton de fièvre, varicelle, zona, mononucléose infectieuse, etc…), les virus des hépatites, de la grippe, des gastro-entérites, des infections respiratoires, et enfin les virus responsables des verrues.

Anti-inflammatoire, antitussif :
la Propolis permet de réduire les inflammations causées par les infections de l’appareil respiratoire et de la sphère ORL grâce aux flavonoïdes, aux acides caféiques, à l’acide férulique et à l’acide salicylique. Elle permet aussi de calmer la toux. L’acide salicylique, aussi appelé “aspirine” permet de lutter contre la fièvre.

Antiseptique, désinfectante :
utilisée en voie cutanée, la Propolis permet de désinfecter les plaies et blessures. Ce sont les flavonoïdes et l’acide benzoïque qui confèrent ces propriétés, favorisant les défenses de l’organisme.

Antispasmodique :
la quercétine et la kaempféride, ont une puissante action antispasmodique, supérieure à la papavérine.

Anesthésiant puissant :
la Propolis est un anesthésiant puissant, supérieur à la cocaïne. Cette propriété est conférée par l’acide caféique et la pinocembrine, d’où la sensation de picotements dans la bouche lors de la prise de Propolis à mâcher.

Régénératrice, cicatrisante :
la Propolis, plus spécifiquement l’acide férulique, possède la capacité de stimuler la régénération et la croissance des cellules de la peau pour une meilleure cicatrisation. Elle aide à la régénération des cellules et retarde leur vieillissement par activation de la synthèse de collagène et d’élastine. L’extrait alcoolique et les onguents de Propolis accélèrent la cicatrisation des brûlures.

Détoxifiante, hépatoprotectrice :
la Propolis protège le foie contre la chimiothérapie, l’alcool et les médicaments. De plus, l’artépilline C protège contre la génotoxicité du méthylméthane-sulfonate.

Anticancéreuse : selon des essais effectués in vitro et sur animal, la Propolis pourrait être un adjuvant intéressant aux traitements actuels contre certaines formes de cancer. La Propolis aurait des propriétés anticancérigène permettant de ralentir la croissance des cellules cancéreuses. De plus, elle permettrait de mieux supporter les traitements de chimiothérapie et de radiothérapie. D’autres recherches sont nécessaires pour valider ces hypothèses sur l’Homme.



UTILISATIONS
Grâce à sa richesse en composés nutritifs, la propolis est idéale dans les cas suivants :

Affections respiratoires (angine, rhume, sinusite, grippe, etc.)
Renforcement de l’immunité
Affections buccales et dentaires (aphte, gingivite, stomatite, carie, etc.)
Affections cutanées (eczéma, psoriasis, acné, plaie, brûlures, herpès, verrue, etc.)
Accompagnement de traitements lourds de chimio et/ou radiothérapie
Chute des cheveux, calvitie.

La Propolis peut se retrouver sous différentes formes et donc s’employer différemment :
en extrait hydro-alcoolique ou teinture mère (autour de 5 à 20 % d’extrait de propolis pure), notamment pour les infections virales ou bactériennes affectant la sphère ORL, pour renforcer l’immunité, pour les affections cutanées mais aussi en bain de bouche ;

brute, en gomme à mâcher, notamment pour assainir, apaiser la sphère respiratoire, bouche, gorge, mais également en soutien du système digestif ;
en gélule, notamment en soutien du système immunitaire ;

en sirop, plus spécifiquement pour la sphère ORL et les maux de gorge, en bonbons, en spray oral ou nasal, en crèmes pour les affections cutanées, etc.
Dans tous les cas, il est important de s’assurer de la qualité de la Propolis utilisée, 100 % naturelle, brute, et récoltée en France si possible.

Le mode d’utilisation de la Propolis dépend de la forme du produit utilisé, ainsi que de sa teneur en Propolis. Dans le cas de l’extrait hydro-alcoolique, la prise s’effectue généralement en cure de 3 semaines, en diluant 15 gouttes 2 fois par jour dans un verre d’eau, à distance des repas. Pour les enfants de + de 6 ans, diminuer la dose par deux.
Il peut également se prendre en gargarisme pour un bain de bouche ou pour la gorge.


PRÉCAUTIONS D'UTILISATION
L'extrait hydro-alcoolique de propolis est déconseillé aux enfants de moins de 6 ans, aux femmes enceintes, et en cas d’allergie aux produits de la ruche.

Ne pas utiliser pendant plus de 3 semaines consécutives, au risque de développer une réaction allergique.


Composition de la Propolis ?
La Propolis est composée d’environ 300 composés dont :
résines et baumes : 50-55 %
cire : 30-40 %
huiles essentielles : 5-10 %
pollen : 5 %
matières minérales et organiques : 5 %
Parmi ses principes actifs on retrouve :
acides organiques : acide benzoïque, acide gallique
acides phénoliques : acide caféique, acide cinnamique, acide férulique, acide isoférulique, p-coumarinique, artépilline C
aldéhydes aromatiques : vanilline, isovanilline
flavonoïdes : chrysine, pinocembrine, galangine, quercétine, acacétine, pectolinarigérine, tectochrysine, izalpinine, kaempféride, rhamnocitrine, pinotrobine, sarkyranétine, pinobanksine
oligo-éléments
vitamines : provitamine A, vitamine B3 (ou PP) et autres vitamines B
En fonction des végétaux utilisés par les abeilles mais aussi de l’origine géographique, la composition sera quelque peu variable. La Propolis provenant de zones tempérées sera plus riche en composés polyphénoliques c’est-à-dire en flavonoïdes, acides phénoliques et leurs esters sesquiterpènes. La Propolis provenant de zones intertropicales sera plus riche en dérivés prénylés (artépilline C), acides coumariques et flavonoïdes.


Comment est fabriquée la Propolis ?
La Propolis, substance résineuse produite par certains végétaux est également le terme utilisé pour désigner cette substance complexe fabriquée par les abeilles à base de cette résine et de cire. Les abeilles s’en servent notamment pour colmater les trous de la ruche mais pas seulement. Possédant de très bonnes propriétés antimicrobiennes, la Propolis permet d’éloigner les maladies de la ruche pour la maintenir saine. Pour ces raisons, les abeilles s’appliquent à la récolter sur les arbres et l’Homme a depuis longtemps remarqué les propriétés de cette substance et a appris à la récolter et à l’utiliser.



LA PROPOLIS ET LES ABEILLES
Récolte et fabrication de la Propolis par les abeilles
La Propolis est une substance résineuse, gommeuse et balsamique que les abeilles, plus précisément les butineuses (plus âgées et expérimentées) récoltent sur les arbres. Cette substance est alors très visqueuse et collante. En revenant à la ruche, les ouvrières vont prendre le relais. Elles prélèvent des quantités utiles et incorporent de la cire au mélange afin d’obtenir une texture rigide, malléable et non collante. C’est une fois ce processus de transformation terminé qu’est obtenue la Propolis. Selon l’espèce des abeilles et la taille de la colonie, une ruche peut fabriquer entre 0,1 et 1 kg de Propolis par an.

Rôle de la Propolis pour les abeilles
Dans la ruche, la Propolis sert à plusieurs choses. Elle est indispensable à la vie de la ruche. Tout d’abord, elle permet de boucher les trous pour assurer l'étanchéité de la ruche, cela permet aussi une meilleure étanchéité thermique. Les abeilles vont aussi s’en servir pour réduire l’entrée de la ruche en fonction des conditions climatiques et pour se protéger des ennemis. A l’intérieur de la ruche, la Propolis permet de consolider tout ce que les abeilles estiment nécessaire de renforcer pour une meilleure tenue de la ruche. La Propolis empêche le développement microbien, les abeilles en enduisent l’intérieur de la ruche pour l’aseptiser, créant un milieu sain et dépourvu de maladies. Cela est aussi valable pour les cadavres d’abeilles ou autres animaux qui auraient eu la malheureuse idée de s'immiscer dans la ruche. En se décomposant, les corps pourraient apporter des maladies. Ils sont alors recouverts de Propolis par les abeilles, bloquant ainsi la putréfaction. On retrouve également de la Propolis dans les alvéoles contenant les oeufs, créant un milieu stérile pour le bon développement des futures abeilles. Pour tous ces rôles, l’apiculteur ne doit pas récupérer toute la Propolis au risque de fragiliser la colonie.


LA PROPOLIS ET L'HOMME
Récolte et préparation de la Propolis par l’apiculteur
L’apiculteur récupère les grilles à Propolis et/ou les hausses et les cadres de la ruche. La Propolis présente sur les grilles à Propolis “souples” sont mises au congélateur. Elle devient alors cassante, ce qui facilite son extraction. Les hausses et les cadres sont quant à eux grattés. A cette étape, la Propolis est brute et contient beaucoup d’impuretés : cadavres, résidus végétaux, débris de bois, sable, etc. Elle est ensuite analysée pour s’assurer de sa qualité, avant d’être purifiée. Il existe plusieurs méthodes de purification de la Propolis. La méthode la plus rapide consiste à plonger la Propolis dans de l’eau chauffée aux alentours de 65°C, même s’il serait préférable de ne pas la chauffer au-dessus de 40°C pour éviter son altération. Avec la chaleur, la cire va fondre et se séparer de la Propolis, accompagnée d’autres impuretés. On obtient alors la cire à la surface de l’eau et la Propolis au fond de l’eau. Une autre méthode consiste à faire une teinture mère en macérant la Propolis dans de l’éthanol titré à 70 ou 80°, à l’abri de la lumière, pendant deux semaines et en remuant régulièrement. Le mélange est ensuite filtré pour ne garder que la partie liquide mais de la cire peut être en partie dissoute. D’autres méthodes plus sophistiquées comme la centrifugation, l'ultrason ou les micro-ondes sont utilisées par les laboratoires.


La Propolis a toujours été utilisée par l’Homme.
La Propolis était déjà utilisée par les Egyptiens pour les onguents et les rituels de momification. Elle empêchait la putréfaction des cadavres, c’est pour cette raison que les momies sont intactes aujourd’hui. Durant l’Antiquité, elle était spécifiquement appréciée pour ses propriétés antiseptiques et cicatrisantes, elle faisait entièrement partie de la pharmacie de secours de l’époque et ce même au Moyen-Age où elle servait à guérir les blessures. Au cours des deux derniers siècles, la Propolis a été remplacée par les médicaments malgré tous les bienfaits qu’elle peut avoir. Elle était utilisée contre les inflammations buccales et les caries dentaires en Géorgie (Ex-URSS). En Russie, on s’en servait sous forme d’onguent pour soigner certaines maladies. En France elle servait à guérir les plaies. Les Allemands fabriquaient des remèdes à base de Propolis pour probablement soigner des cancers, des ulcères, l’eczéma ou encore les éruptions. Pendant la guerre des Boers (guerre entre les colons sud-africains originaires des Pays-bas et le Royaume-Uni, propriétaire de l’Afrique du Sud) elle était la référence pour soigner les blessures. Les Soviétiques l’ont utilisé dans les hôpitaux pour soigner les blessés et malades. La Propolis était même utilisée en médecine vétérinaire.

Propolis verte, rouge, brune quels sont les différents types de Propolis ?
Il existe plusieurs sortes de Propolis en fonction de son origine géographique. La plus connue en Europe est la Propolis brune mais il existe la Propolis rouge et la Propolis verte. La couleur de la Propolis est influencée par sa teneur en flavonoïdes, des substances présentes dans les plantes à l'origine de leur teinte notamment. Ainsi selon les végétaux utilisés par les abeilles, la Propolis sera différente, d'un point de vue de sa couleur mais aussi et surtout au niveau de ses propriétés.

LA PROPOLIS BRUNE
La Propolis brune est produite principalement en Europe et provient majoritairement des peupliers mais elle est aussi récoltée sur d’autres essences telles que : bouleau, frêne, saule, orme, épicéa, sapin, pin, etc. C’est la Propolis que l’on retrouve le plus souvent car elle est produite en plus grande quantité et surtout parce qu’elle est locale.
Ses propriétés principales correspondent à celles citées ci-dessus, anti-infectieuse, stimulante immunitaire, cicatrisante et régénérante cutanée mais aussi anti-inflammatoire, entre autres.


LA PROPOLIS VERTE
La Propolis verte est produite dans l’État du Paraná au Brésil, une région disposant d’un environnement naturel exceptionnel, exempt de toute pollution, qualité nécessaire pour la production de Propolis verte biologique. Elle provient majoritairement des feuilles des romarins des champs (Baccharis dracunculifolia) poussant abondamment dans cette région et appartenant à la famille des Astéracées.

La Propolis verte contient entre 6 et 8 % d’artépilline C alors que la Propolis brune en contient 2, voire 3 fois moins. Cette plus forte concentration en polyphénols lui confère davantage de propriétés antioxydantes, dans le cadre du vieillissement cutané par exemple mais aussi en protection du foie et des reins suite à des traitements lourds. Ce sera la Propolis à favoriser en accompagnement des traitements anti-cancéreux. La Propolis verte sera également la plus efficace contre la calvitie. Elle serait également très efficace en cas d’ulcères gastro-intestinaux. Elle est recommandée pour le traitement de l’ulcère gastro-duodénal dans de nombreux ouvrages de médecine naturelle au Brésil.


LA PROPOLIS ROUGE
La Propolis rouge est produite le long des côtes du nord-est du Brésil, dans les régions de mangroves. Cette Propolis est récupérée sur des palétuviers nommés Dalbergia Escastaphyllum, des arbres tropicaux aux longues racines que l’on trouve dans les mangroves, appartenant à la famille des Fabacées. Les larves de coléoptères font des trous dans les tiges de ces arbres, par lesquels sont sécrétés des exsudats résineux rouges, d’où la couleur de la Propolis. Cette Propolis possède une activité antimicrobienne supérieure à la Propolis brune. Certains disent même qu’il s’agit de la Propolis la plus puissante.

En plus des propriétés précédemment citées, la Propolis rouge possède un important pourcentage d’isoflavones comme la formononétine et la biochanine A, qui sont des phyto-oestrogènes. La Propolis rouge permettrait d’agir sur les problèmes de ménopause comme les bouffées de chaleur, la sécheresse vaginale ou encore l’ostéoporose. La formononétine lutterait spécifiquement contre la déminéralisation osseuse.






BIBLIOGRAPHIE
OUVRAGE : Cherbuliez, T., Domerego, R. (2003). L'apithérapie - Médecine des abeilles. Éditions Amyris.

OUVRAGE : Avril, G. (2014). La santé naturelle avec l'apithérapie : Miel, propolis, pollen, gelée royale... Éditions Terre vivante.

OUVRAGE : Domerego, R., Imbert, G., & Blanchard, C. (2016). Guide pratique de la médecine des abeilles : miel, pollen, propolis, gelée royale... au quotidien. Éditions Baroch.


vendredi 21 février 2020

Histoires de guêpes - Documentaire

Au plus fort de l'été, les guêpes accompagnent bien souvent nos repas à la campagne. Insolentes et tenaces, elles nous font peur, piquent parfois, mais que savons-nous d'elles ? Ce film contient des images superbes qui vous feront explorer l’intimité de ces insectes étonnants. Il retrace la vie d’une colonie depuis sa naissance au printemps jusqu'à son extinction à la fin de l'automne. Un film exceptionnel récompensé dans de très nombreux festivals internationaux.

Programme issu du DVD : Faune et nature vol.3 : Chroniques de libellules - Histoires de guêpes
Un documentaire de Jean-Philippe Macchioni

Les abeilles sauvages. film de 45mn

Les abeilles sauvages On connaît bien les abeilles à miel domestiques et leurs colonies très hiérarchisées, mais leurs cousines sauvages sont moins familières. Elles sont pourtant d'une diversité étonnante, tant dans leur apparence que leur comportement. Géantes de trois centimètres ou naines d'un millimètre, elles déploient beaucoup d'efforts dans le soin à leur progéniture, jusqu'à parcourir des centaines de kilomètres en vol groupé pour fournir nectar et pollen aux larves. Certaines sous-espèces laissent d'autres animaux travailler pour elles avant de s'emparer des fruits de leur labeur - ou même de les tuer. À travers des images rares, on découvre aussi leurs grandes facultés d'adaptation.


mercredi 19 février 2020

Une abeille de 100 mjillions d’années retrouvée dans de l’ambre fossilisée



Cette abeille a été conservée dans l’ambre pendant des centaines de millions d’années. Aujourd’hui, elle est considérée comme la plus vieille espèce du genre jamais découverte.

Une abeille fossile dans de l'ambre.

Une abeille fossile dans de l'ambre.
Elle constitue peut-être le chaînon manquant entre la guêpe et l’abeille. Il y a environ 100 millions d’années, dans l’actuelle Myanmar (ex-Birmanie), une femelle abeille primitive butinait les premières plantes à fleurs du Crétacé moyen. S’il n’avait rien à craindre des tumultes des dinosaures, cet insecte n’était pas à l’abri du danger. Alors que l’abeille s’attelait à récolter du pollen, des larves de triunguline – un coléoptère qui parasite même les abeilles actuelles – ont grimpé sur son corps.

Lorsque l’abeille a tenté de décoller, les larves parasitaires devaient être si nombreuses que le poids a fait chuter l’abeille. Celle-ci est alors tombé dans de la résine fraîche d’un arbre blessé. Incapable de s’en extirper, l’abeille a ainsi fini pétrifiée dans une gangue d’ambre fossilisée.

George Poinar Jr, chercheur au Collège des Sciences de l’université d’Oregon, aux États-Unis, a détaillé sa découverte dans la revue scientifique BioOne. Il a nommé cette nouvelle espèce d’hyménoptère (l’ordre animal des abeilles, bourdons, guêpes, frelons mais aussi des fourmis) Discoscapa apicula. Selon lui, elle possède autant de caractères primitifs attachés à la guêpe qu’à l’abeille. Son fossile conservé dans l’ambre contient du pollen, dont certains grains sont même accrochés aux pattes de l’insecte.

Son observation tend donc à prouver la théorie selon laquelle la famille des abeilles a évolué à partir de celle des guêpes dites apoïdes, uniquement carnivores. Discoscapa apicula est donc la plus vieille espèce d’abeille jamais découverte à ce jour. “La base fossile des abeilles est très fournie mais la majorité ne sont pas datées de plus de 65 millions d’années et restent très similaires à une abeille moderne, souligne le paléontologue dans un communiqué. Des fossiles tels que celui de Discoscapa apicula peuvent nous permettre de mieux comprendre les changements qui ont poussé les premières guêpes à devenir palynivores – mangeuses de pollen.”


Felix Gouty le 19 février 2020
Crédits : George Poinar Jr., OSU College of Science.

Bee Simulator. jeu vidéo abeille ! ·Un simulateur… D’abeilles !


Lorsqu’il ne s’agit pas d’une adaptation de Bee Movie ou de Maya, on ne peut pas dire que l’abeille est très représentée dans le monde du jeu vidéo. Mais aujourd’hui, le studio polonais Varsav corrige ce manque avec Bee Simulator.


Dans le genre « simulation » on trouve de tout ! Du chauffeur de poids-lourds aux chèvres, en passant par les conducteurs de bus, pilotes de ligne, ambulanciers, maires… Si vous aimez le genre, on ne va pas vous apprendre que vous trouverez forcément LE simulateur répondant à votre passion. À plus forte raison si vous jouez sur PC !
Tout fait-il l’objet d’un « simulator » ? Non, car tel un village gaulois, les abeilles résistent encore ! Et pour trouver un simulateur de nos chers hyménoptères, il va falloir se lever de bonne heure ! Enfin… Ça, c’était la réalité jusqu’à ce que le studio polonais Varsav Game Studios ne se penche sur la problématique de nos ouvrières fabricantes de miel.
Et puisqu’on en parle, sachez que Bee Simulator est désormais disponible sur consoles (PS4, Xbox One et Switch), ainsi que sur PC ! Et au regard du nombre de jeux qui mettent nos abeilles en valeur… Si vous êtes fan d’apiculture, inutile de bouder votre plaisir plus longtemps !





L’abeille fait le buzz
Mais au fait, de quoi va nous parler le jeu ? Franchement ! Arrivés à ce point de l’article, vous vous posez encore la question ? Comme son nom l’indique, Bee Simulator est un simulateur de vie d’abeille. Il débute alors que vous venez tout juste de sortir de votre état larvaire. Vous avez désormais des ailes. Et sans perdre de temps, vous allez devoir apprendre les rudiments d’une vie d’abeille, avant que votre reine (et mère) ne vous attribue la fonction d’ouvrière.
Autrement dit, votre mission va consister à récolter du pollen, et à le rapporter à la ruche. Dans la quête principale, d’autres missions viendront apporter un peu de rythme et de variété à un jeu qui, jusqu’à présent, pourrait sentir l’ennui à plein nez. Mais un jeu qui respire aussi la contemplation, lorsqu’une virée en mode libre vous permet d’explorer la map, ses habitants (humains qui s’expriment en langage Sims et animaux)… Ou ses environnements colorés et détaillés… Mais surtout à une autre échelle, que l’on n’a pas l’habitude de voir dans un jeu vidéo.
Simulateur est un bien grand mot ! Car pour coller aux exigences du marché du jeu vidéo, le titre évacue tous les aspects barbants d’une vie d’abeille. Ainsi, par exemple, récolter du pollen consiste à passer dans des bulles au-dessus des fleurs. Et la vie de votre abeille ne sera jamais menacée après qu’elle ait planté son dard (car comme vous le savez peut-être, contrairement à la guêpe, l’abeille meurt lorsqu’elle pique, laissant son dard et la moitié de ses intestins dans sa victime)…
Car ce sont bien les plus jeunes qui sont ciblés ici. En témoignent les différents items que vous pourrez débloquer contre des points de connaissance. Comme des statuettes d’animaux ou des skins pour votre abeille. Pas très réaliste, mais amusant. Et un peu de collectionnite n’a jamais fait de mal à personne !

De bonnes idées
Le jeu de Varsav ne manque pas de bonnes idées ! Et ici, je note par exemple la vue à facettes de votre abeille qui vous permet de différencier les types de fleurs, donc de pollen. Elle s’active à votre demande, et pose un filtre bleuté qui vous démontrera que tous les animaux ne perçoivent pas le monde comme le font les humains. Mais qui vous indiquera surtout le pollen de meilleure qualité.
Autre idée géniale : le mode multijoueur ! Car oui, contrairement à la grande majorité des jeux contemporains, Bee Simulator vous propose du multijoueur local en écran splitté. Un choix devenu tellement rare que l’on se sent aujourd’hui obligé de le signaler lorsque c’est le cas ! Une approche qui invite au jeu en famille, qui permettra aux parents d’expliquer le monde des abeilles aux plus petits.
Pour rester sur cette ligne, les différents défis proposés misent sur le fun, avant de viser l’ultra-réalisme de la vie d’une ruche. Des épreuves de danses (bien que l’on sache que la « danse » ait une importance considérable dans la communication entre les abeilles… Derrière son aspect naïf, Bee Simulator tape plus juste qu’on ne le pense), ou des courses contre-la-montre… Ou encore les nombreuses fiches sur les espèces que vous côtoyez dans le parc… Les bonnes idées ne manquent pas.
Il est juste dommage que toutes ces bonnes intentions soient trop timides, n’aillent pas plus loin, plus en profondeur, afin d’éviter la répétitivité latente des missions. Certes, vous pouvez parfois zapper les défis pour les refaire une fois l’histoire terminée, en mode libre. On peut classer ces défis en cinq catégories, en fonction de la couleur de la pastille qui les matérialise sur la map :
  • Bleu : courses en contre-la-montre
  • rouge : combat
  • rose : danse
  • vert : récolter du pollen
  • orange : piquer une brute.


C’est pas demain l’abeille !
Jusqu’à présent, le jeu a tout pour plaire. Mais comme beaucoup de titres développés avec peu de moyens, il va vite dévoiler ses limites, ses défauts. Et le plus gros, le plus préjudiciable selon moi, est sa durée de vie. Puisque, à tout casser, et en traînant un peu, il va vous falloir environ trois bonnes heures pour admirer le générique de fin du mode histoire.
Cette durée de vie chétive peut hélas être associée à un manque indéniable de challenge. Et une fois le jeu terminé, il ne vous restera plus que la possibilité de contempler les paysages en vagabondant. Et refaire éventuellement les défis loupés. Dommage que les développeurs n’aient pas ajouté plus de défis, plus d’objets à collectionner que ceux déjà présents… Histoire de vous obliger à replonger dans Bee Simulator. Et au final, revenir glander en mode libre est très sympathique, mais le joueur décroche très vite, avec cette impression qu’il n’y a rien à faire si ce n’est crever les ballons. Et ce ne sont pas les quelques skins qui vous manqueront à la fin qui vont vous faire accrocher pendant des heures.
S’il est un autre point qui pourra décevoir, c’est la jouabilité de Bee Simulator. Car les commandes au stick sont trop rigides, et la caméra s’emballe trop facilement. La plupart du temps, jouer de manière approximative fait le café et permet d’avancer. Mais lorsqu’un défi vous impose plus de précision, ça coince ! Ainsi, je me souviens par exemple de cette mission consistant à faire la course avec une autre abeille, en plein Central Park… Sans se laisser distancer, et en passant des check-points précis. J’ai tellement loupé cette mission par soucis de physique du jeu (votre abeille rebondit sur les éléments du décor), et à cause de la caméra totalement folle, que j’en ai ragé (chose que je ne m’attendais absolument pas à faire dans ce Bee Simulator en apparence si pépère) !
En réalité, la jouabilité change selon le mode de difficulté choisi. Ainsi, en facile, les combats se solutionnent par des QTE. Mais en mode difficile, vous devrez choisir les parades et la direction de vos coups. On sera donc vite tenté de choisir le mode facile, qui offre une belle balade, plutôt qu’un mode difficile qui vous confronte aux « caprices » du gameplay, évoqués plus haut.

Pour une bonne cause
Créée par Yann Arthus-Bertrand, GoodPlanet œuvre à la protection de l’environnement à travers différents programmes et projets de terrain visant à préserver notre planète. Et justement, la sauvegarde des abeilles, espèce menacée, fait partie des préoccupations de GoodPlanet.
Cette implication pour la cause des abeilles va se ressentir tout au long du jeu. Qu’il s’agisse de situations qui nous montrent l’impact de l’homme sur cette micro-société, ou les nombreuses informations sur les abeilles, délivrées généreusement lors des écrans de transition… On ne peut pas jouer à Bee Simulator, et rester insensible à la cause de ces insectes dont la disparition ne laisserait à l’Humanité que quatre années d’existence, selon Albert Einstein.

Au final
Bee Simulator a de bonnes idées, mais aussi de grosses lacunes. Cela signifie-t-il que le jeu soit mauvais ? Non ! Du moins, je dois vous avouer que, si le jeu avait été développé par un studio ayant dépensé le PIB du Danemark pour sa communication, la note aurait sans doute été plus dure. Mais outre les qualités et les défauts du jeu, ce test prend aussi en compte deux paramètres importants ! Tout d’abord, nous avons affaire à un jeu qui se destine à un jeune public… Et par ailleurs, il est développé par un studio qui est loin de disposer de la force de frappe d’un triple A.
Au final, Bee Simulator est un titre qui jouit d’un bon capital sympathie. Il est agréable, offre un voyage dépaysant, tout en nous plongeant dans un univers que nous n’avons pas l’habitude de voir dans un jeu vidéo… En nous intéressant à une petite voisine essentielle pour l’homme, mais que nous connaissons si peu. Et c’est justement sur sa pédagogie que Bee Simulator gagne aussi des points.

dimanche 16 février 2020

Réflexion sur un Fond sonore pour la ruche lit de méditation

Réflexion dominicale sur un fond sonore à fréquences thérapeutiques pour diffuser dans la ruche lit de méditation.

Vos impressions et avis sont les bienvenus.



vendredi 14 février 2020

VIDEO Construire ruche octogonale. ruche de biodiversité, son histoire, comment faire les plans, comment la construire!


Une ruche très simple à réaliser avec peu de matériel. Son volume équivaux à deux corps de Warré, elle est inspirée des travaux de Thomas Seeley sur l'habitat naturel de l'abeille.
Ce n'est pas une ruche de production comme la Dadant, mais plutôt un nichoir qui pourra si vous avez de la chance accueillir une colonie d'abeilles!



jeudi 13 février 2020

LECTURE SAINE: Méthode écologique d’élevage de reines de André Schwartz


Les méthodes d'élevage de reines proposées dans la littérature apicole sont très nombreuses. N'a-t-on pas déjà exploré toutes les possibilités, toutes les variantes possibles ? Dans mon ouvrage « Méthode écologique d’élevage de reines », je décris une toute nouvelle approche de la vie sociale de l'abeille. Les problèmes actuels de l'apiculture ne sont pas seulement dus à la dégradation de l'environnement, mais aussi aux méthodes modernes de conduite des ruches, qui ne tiennent pas réellement compte de la biologie collective de la colonie d’abeilles.
On ne peut comprendre le pourquoi de cette méthode qu’en étudiant attentivement les premiers chapitres. Ce petit ouvrage étudie des aspects inédits de la vie sociale de l’abeille. A la vie de l’abeille individuelle se superpose la vie collective de l’essaim. L’ensemble de la colonie se comporte comme s’il était un être vivant unique et individuel.

L’abeille individuelle et la collectivité de l’essaim

Dans ma « Méthode écologique d’élevage de reines », j’ai comparé dans un premier temps, l’abeille, insecte social, aux animaux dits solitaires qui n’ont pas une vie sociale comparable à celle de l’abeille. Puis ensuite j’ai mis en parallèle la biologie de l’abeille considérée individuellement avec celle de la collectivité de l’essaim.

Structures sociales chez les animaux

Chez les animaux dits solitaires, les individus sont tous mâles ou femelles, ils sont tous aptes à la reproduction. Les animaux vivent parfois en famille, troupeaux, etc …. Dans ce cas il y a la mère, ses petits, 1e père aussi s’occupe parfois de sa progéniture. Les petits sont également sexués, et seront un jour aptes à se reproduire lorsque, arrivés à l'âge adulte, ils quitteront chacun de leur côté la cellule familiale, et sauront accomplir tous les actes nécessaires à la survie de l'espèce. La ruche n'est assurément pas une « famille », car les ouvrières ne sont pas des individus sexués aptes à la reproduction.

La ruche n’est ni une famille, ni un troupeau

Il n’y a pas d’individus dominants ou dominés, pas de hiérarchie sociale, ni rivalité, ni combats. Les ouvri­ères sont privées de vie sexuelle, et acceptent d’emblée leur rang, pour se mettre avec abnégation au service de la communauté. La reine, même si elle est unique, et si elle a un rôle essentiel, n’est pas le chef de la colonie. Dans la ruche il n’y a que des relations de collaboration, d’interdépendance.
L’abeille considérée individuellement ressemble par son anatomie à tout autre insecte solitaire. A première vue, il n’est pas évident de distinguer notre abeille mellifère, d’une abeille solitaire. A la vie de l’abeille considérée isolément se superpose la vie sociale et collective de l’essaim qui a ses propres lois. L’essaim d’abeilles est un organisme collectif.
Cette notion d’organisme collectif permet de mieux comprendre la vie de l'abeille. Il y a dans la ruche différents groupes d’abeilles dont chacun est spécialisé pour assumer une fonction particulière. Chaque groupe se comporte comme un organe de l’organisme collectif de la ruche.

Les sept processus vitaux

Dans mon ouvrage j’ai étudié la colonie d’abeilles en tant qu’organisme collectif. Cela n’a cependant jamais été étudié avec méthode au-delà de quelques vagues idées générales.
Selon R. Steiner, un être vivant, quel qu'il soit, plante ou animal, se distingue du monde minéral inanimé par 7 fonctions vitales fondamentales qui sont : la respiration, la relation à la chaleur, la nutrition, la sécrétion, le maintien des forces vitales, la croissance, et la reproduction.
Dans mon ouvrage « Méthode écologique d’élevage de reines » j’ai essayé de vérifier si ces 7 fonctions vitales essentielles qui existent bien au niveau de l’insecte - abeille, existent aussi concrètement au niveau de la collectivité de la ruche.

La reproduction de l’abeille

Les générations d'abeilles se succèdent dans la ruche. L'évolution de l'abeille, de l'œuf à l'insecte adulte, est comparable en tous points à celle d'un insecte solitaire. Mais l'organisme social de la ruche se reproduit lui aussi par l'essaimage, qui est la naissance d’une nouvelle colonie. Il y a donc une double reproduction : celle de l’abeille individuelle et celle de la co­lonie.
Mais en fait, c’est encore plus complexe que cela. La reproduction chez l’abeille a même un aspect triple. Il y a la reproduction des ouvrières, celle des individus sexués, et celle de la colonie.
La sexualité collective : Chez l’abeille la fonction sexuelle reproductrice est répartie entre différents individus et devient un phénomène collectif. L’ouvrière participe aussi à l’activité sexuelle reproductrice. La reine n’est elle-même pas une femelle pleinement développée puisqu’elle n’est pas apte à nourrir et soigner sa descendance, elle n’est en fait qu’un ovaire.

Les 7 processus de vie : concernent aussi bien les plantes que les animaux. Il y a une évolution progressive de la plante à l’animal dans le sens d’une autonomie de plus en plus importante par rapport à l’environnement.

Ce qui distingue la plante de l’animal, c’est notamment le mouvement. Les animaux sont plus évolués que les plantes. La mobilité des animaux leur permet d’assumer activement leurs besoins vitaux. Ils ne sont pas passivement dépendants de leur environnement comme les plantes. De même l’abeille en tant que colonie est plus évoluée que les insectes solitaires, car elle est davantage émancipée de son environnement. L’abeille anticipe dans sa biologie des caractéristiques qui sont celles d’animaux beaucoup plus « évolués ».

Quelles conséquences sur la pratique apicole ?

Rudolf Steiner et Ferdinand Gerstung ont été des précurseurs dans l’étude de l’essaim d’abeilles. Selon Steiner on peut soit laisser agir la nature en se limitant à faciliter les choses, soit faire des interventions artificielles. Dans un premier temps l’élevage artificiel aurait des effets très positifs, mais il ajouta : qu’en sera-t-il dans 50 ou 80 ans ? A la longue la cohésion entre les abeilles d’une colonie serait entamée. Selon lui, dans l’élevage artificiel, certaines énergies qui agissaient jusqu’alors organiquement, seraient mécanisées. En introduisant un élément mécanique, artificiel, on perturbe ce que la nature a si admirablement élaboré. Entre une reine achetée et les abeilles d’une colonie, il n’y a pas la même affinité profonde que lorsque la reine est celle que la nature a donnée.
Lorsqu’il est question d’élevage artificiel, il s’agit évidemment de l’élevage des reines, tel qu’il est pratiqué et enseigné actuellement. Cet élevage artificiel a été rendu possible par l’invention du cadre mobile qui permet d’accéder à l’intérieur du nid sans avoir à le détruire. Cela n’était pas possible à l’époque des bâtisses naturelles. Alors que dans la nature, les abeilles élèvent des reines lorsqu’elles veulent essaimer, dans l’élevage artificiel, c’est l’apiculteur qui décide de faire élever des reines par une colonie.
Cette pratique est rendue possible parce que les abeilles élèvent des reines dès que leur reine a disparu. Comme les abeilles élèvent alors une série de reines, l’apiculteur, en supprimant la reine d’une colonie, peut ainsi obtenir plusieurs reines. Il veut alors « utiliser » ces reines pour remplacer dans ses colonies les vieilles reines par les jeunes reines qu’il a ainsi obtenues. Il introduit chacune d’elles dans un petit essaim artificiel, dans une ruchette de fécondation. Il introduit ces jeunes reines dans une colonie d’abeilles dont la reine est à remplacer une fois qu’elles ont été fécondées, et qu’elles ont prouvé leur aptitude à pondre. Ainsi, dans l’élevage artificiel, les reines obtenues sont introduites par l’apiculteur à plusieurs reprises dans une autre colonie.
Ces techniques apicoles modifient complètement la vie de l’abeille. Les étapes du cycle annuel normal de la vie de l’abeille sont remplacées par des modifications, des interventions qui empêchent la colonie d’abeille de régler par elle-même les étapes de sa biologie collective. Cela ne peut pas rester sans conséquences. Etant soumises continuellement à une « artificialisation » de leur biologie collective, elles deviennent dépendantes de ces pratiques, et perdent peu à peu la faculté de conduire leur vie par elles-mêmes. On constate ainsi de plus en plus que les abeilles ne sont plus en mesure de « remérer » la colonie par elles-mêmes, c’est à dire de décider d’élever une reine de remplacement lorsque leur reine est vieillie.
R. Steiner disait déjà qu’entre une reine achetée et les abeilles d’une colonie, il n’y aura pas la même affinité profonde que lorsque la reine est celle que la nature a donnée. On peut se poser des questions lorsqu’on voit la fragilisation actuelle des colonies, et leur disparition inexpliquée.

Dans ma « Méthode écologique d’élevage de reines », j’ai décrit cette « mécanisation » de la vie de l’abeille. J’ai expliqué que l’apiculture a oublié l’organisme collectif de la ruche. Les pratiques apicoles modernes ne considèrent que l’abeille individuelle, mais méconnaissent les lois spécifiques du super-organisme de la ruche.

Pour l'apiculteur moderne c'est l'abeille considérée isolément qui est devenue l'unité biologique. Alors que la nature reproduit des essaims, l’élevage artificiel reproduit des reines. D’un côté on cherche à améliorer le patrimoine génétique de l’abeille, mais de l’autre on la maltraite en permanence au niveau de sa vie collective. Il s’agit donc de trouver des méthodes apicoles qui respectent la biologie collective de l’essaim. Mon ouvrage « Méthode écologique d’élevage de reines » apporte des réponses au niveau de l’élevage de reines. Il s’agit d’obtenir des reines en respectant la biologie collective de la colonie d’abeilles.

Vous pouvez obtenir cet ouvrage visionnaire directement auprès de l'auteur de ma part:
André Schwartz
10 rue du Lion’s Club
La Frison
88260 HENNEZEL.
Adresse e-mail : andre.schwartz@yahoo.fr
Tél.: 03 29 07 02 59



samedi 8 février 2020

Transfert ruchette Dadant en Layens 20 cadres ancienne

Je vais recevoir 2 essaims d'abeilles noires Bretonnes en ruchette Dadant.

Ayant fait le choix des ruches Layens car la hauteur des cadres me semble mieux correspondre au besoin des abeilles et que c'est une ruche horizontale abordable économiquement et techniquement.
Je la trouve également très évolutive et adaptable à pas mal de situations très différentes.

Je vais donc construire 2 Layens 25 cadres et m'inspirer de la méthode de Fred Soulat pour le transfert en douceur.

Ensuite ces 2 Layens 25 cadres serviront de base à mon lit d'abeille pour la méditation et l'apithèrapie par les fréquences des abeilles...

J'ai modifié une hausse dadant adaptable sur Layens, c'est aussi une formule, mais verticale.
Peut être que je testerai les 2 systèmes  ? je verrai en fonction de l'inspiration au moment de l'opération...
Merci Fred pour tes inspirations.

JUSTIN BLAIZ SOUS NOS YEUX. CD

Justin Blaiz ; groupe de chanson française.
Nous voulions vous faire partager une de nos chansons sur la disparition des abeilles.

vendredi 7 février 2020

Les abeilles volent au secours des éléphants





Des ruches pour protéger les éléphants ? 
Une idée de génie testée au Kénya




En Afrique de l’Est, on teste une bien étrange manière de
protéger les éléphants des conflits avec les villageois des zones rurales.
L’alliée de taille de ce projet hors du commun n’est autre que l’abeille !


Quand on évoque l’extinction des éléphants, on pense
immédiatement au braconnage. Il existe pourtant une cause cependant moins
connue mais tout aussi problématique. Au Kenya, de nombreux éléphants sont tués lors d’altercations entre les villageois des régions rurales et ces animaux qui traversent les champs et s’approchent des habitations.

Parfois, ce sont les 
villageois eux-mêmes qui perdent la vie dans ces confrontations. À la vue de la taille de l’espèce, placer des hautes grilles serait inefficace et couteux.
La 
zoologiste Lucy King va trouver une solution naturelle favorable aux éléphants comme aux communautés locales : l’abeille.



Le mythe est réducteur, les éléphants n’ont pas peur que des
rongeurs. Ils craignent surtout les butineuses et leur dard. Pour cause, la
peau à l’intérieur de leur trompe est vulnérable aux piqures d’insectes. Par
réflexe primitif, le simple bruit d’un essaim d’abeille suffit à les faire
fuir.
Partant de ce constat, Lucy King a imaginé un système de « grillage »

invisible à base de ruches. Placées à dix mètres d’intervalle, les abeilles
encerclent les champs habituellement visités par les pachydermes en bordure de
forêts.
Si un spécimen s’approche trop près d’une ruche ou la percute, l’essaim

s’active dans un bruyant nuage qui fait fuir l’animal vers son milieu naturel.
Les éléphants éviteront probablement à l’avenir ces zones à risque et les
habitants se voient protégés sans devoir faire usage de la force.


La Beehive Fence fut testée dans 3 régions rurales du Kenya
avec un taux de fuite de 80%. La vie quotidienne des communautés accueillant le système changea immédiatement. Non seulement les récoltes sont protégées sans faire de mal aux éléphants, éliminant les conflits potentiels, mais les paysans vont également pouvoir augmenter leurs maigres revenus grâce aux abeilles.

D’une part, car ces insectes jouent un rôle central dans la bonne santé de la
biodiversité et des récoltes. D’autre part, car le miel récolté peut être
consommé et vendu localement.

À ce jour, l’Elephant and Bees Project est testé dans d’autres
pays africains, du Botswana au Mozambique en passant par la Tanzania, l’Uganda et le Sri Lanka. Estampillé « elephant friendly », le miel unique qui en
découle ne suffit cependant pas à étendre le programme.

L’organisation propose 
donc à chacun de devenir un apiculteur numérique à travers une campagne de financement participatif. Les fonds serviront aux communautés pour agrandir le projet et s’équiper pour recueillir leur miel.

Véritable succès, le projet est soutenu par divers partenaires de poids dont l’Université d’Oxford, Save The Elephants, et le fond de conservation animalier Disney. 

Un exemple remarquable d’utilisation 
circulaire des forces de la nature pour protéger plusieurs espèces et faire vivre les communautés locales.



Source : thisiscolossal.com / nagonthelake.blogspot.be /
Toutes photographies à la discrétion de elephantsandbees.com












mardi 4 février 2020

Une espèce d’abeille longtemps disparue en France a refait surface dans la drome !





Les abeilles font partie des créatures les plus précieuses car elles jouent un rôle clé dans l’épanouissement de la nature.
Elles sont malheureusement menacées par l’urbanisation, l’agriculture industrielle et le changement climatique, certaines espèces frôlant carrément l’extinction.

Tout n’est cependant pas noir car il arrive que de bonnes nouvelles inattendues ravivent l’espoir chez les défenseurs de la nature.
C’est ce qui est arrivé en France, dans le département de la Drôme : une espèce d’abeilles que tous pensaient avoir disparu du territoire est de nouveau réapparue, près de 5 décennies plus tard.
Il s’agit de l’abeille maçonne des hangars, aussi connue sous le nom de chalicodome des hangars. Alors que tous ne s’y attendaient pas du tout, des experts ont retrouvé des colonies entières de ces petites créatures dans le pays Diois.



C’est Philippe Haeringer, un géographe retraité qui a fait l’incroyable découverte dans le petit village de Saint-Roman, à une dizaine de kilomètres au sud-est de Die. Il a trouvé plusieurs nids d’abeille maçonne des hangars sous le toit d’un transformateur électrique.

Il s’agit d’une découverte vraiment importante car comme l’explique Philippe Haeringer : « Cela va à contre-courant des alarmes qu’on reçoit sur la disparition des abeilles et de toutes les espèces qui butinent. Ça redonne du courage. »

Le géographe n’est pas le seul à qui la réapparition de l’abeille maçonne des hangars a redonné courage.
Vincent Albouy, ancien attaché au Muséum national d’histoire naturelle et actuel coordinateur d’une étude sur les abeilles mellifères sauvages à l’Office pour les insectes et leur environnement (OPIE), s’est également déclaré ému par la découverte : « Quand j’ai vu les nids, j’ai ressenti une certaine émotion.
Ça m’a aussi fait beaucoup de bien parce qu’on accumulait les mauvaises nouvelles pour les insectes depuis des années. »




dimanche 2 février 2020

Festonnage: pourquoi les abeilles le font ?


Festonnage: pourquoi les abeilles le font ?

Feston: comment la disposition des abeilles et la construction du peigne
Avez-vous déjà vu un feston ruban d'abeilles accroché ensemble, « mains dans la main », entre les cadres? Avez-vous entendu parler du «festonnage» ?
Le mot feston se réfère généralement à des fleurs ou des tissus qui sont liés de manière lâche avec du ruban et s'étendent entre deux points.
Ainsi, lorsque nous disons que les abeilles festonnent, nous voulons dire qu'elles sont liées les unes aux autres en s'accrochant aux jambes de l'autre pour former une longue ligne ou un ruban d'abeilles, atteignant  parfois la taille complète d'un cadre.

Elles peuvent utiliser leur propre corps pour traverser des zones en se tenant la main, en quelque sorte, avec d'autres abeilles.
Les six pattes des abeilles ont en fait des coussinets et des crochets. Chaque jambe a une paire de crochets hameçon qu'elles peuvent utiliser pour tenir sur les crochets d'une autre abeille.
Un feston d’abeilles a souvent une seule couche d'épaisseur et le design est ouvert et aéré.


Pourquoi le feston des abeilles?
Les apiculteurs ont de nombreuses explications à ce comportement. Certains disent que les abeilles «mesurent» la distance entre les cadres, certains disent que la structure agit comme un échafaudage à partir duquel les abeilles construisent un peigne, certains disent que les abeilles ne peuvent produire de la cire qu'à partir de la position festonnée.
D'une certaine manière, ne pas savoir pourquoi ils se produisent rend les festons encore plus beaux.

Jewel Ciappio, l'un des adeptes de MyBeeLine a écrit:
«Les abeilles sont des ingénieurs extraordinaires. J'adore ça, car c'est un rappel que personne parmi nous ne peut rien accomplir seul. Il faut une communauté pour construire quoi que ce soit, alors n'oubliez pas de vous souvenir de ceux qui vous ont aidé à atteindre vos objectifs et de donner un coup de main à ceux qui ont besoin d'aide. Ensemble, nous prospérons. »

Les scientifiques sont cependant beaucoup plus septiques quant à la fonction de festonnage .
Jürgen Tautz, biologiste allemand des abeilles de renommée mondiale à l'Université de Würzburg, déclare: «La fonction de la chaîne vivante formée par les abeilles où de nouveaux peignes sont construits ou d'anciens peignes réparés est totalement inconnue.

Les chercheurs Muller et Hepburn ont étudié les festons des abeilles du Cap en Afrique du Sud. Ils ont constaté que les travailleurs d'un certain groupe d'âge produisaient la même quantité de cire que les autres de leur groupe d'âge, qu'ils fassent partie ou non d'un feston.
De plus, ils ont découvert qu'environ la moitié de la nouvelle cire provenait d'abeilles dans un feston et l'autre moitié d'abeilles ailleurs dans le nid, sauf en hiver.
En hiver, presque toute la nouvelle cire provenait d'abeilles non festonnantes.

Si vous n'avez jamais vu d'abeilles festonner dans la vie réelle , trouvez un apiculteur qui veuille bien vous montrer ça au printemps ou cet été et essayez d'avoir un aperçu de ce phénomène magnifique.