Étymologie et vocabulaire
Le mot abeille vient de l’ancien provençal abelha, du latin
apicula, diminutif d’apis. C’est au XVIe siècle qu'il remplace l’expression «
mouche à miel »[1]. Les abeilles produisent le miel et la cire. Leur élevage
est l’apiculture et les éleveurs sont des apiculteurs. On nomme couvains leurs
œufs. Ils sont pondus uniquement par la reine. Le nid peut-être constitué de
milliers de cellules hexagonales, les alvéoles, collées les une aux autres et
qui renferment les jeunes abeilles aux différents stades de leur croissance
(oeufs, larves, nymphes). Le pain d’abeille est fait de pollen mêlé de miel et
constitue la nourriture des larves et des nymphes. Les futures reines sont,
quant à elles, nourries exclusivement de gelée royale. Le peloton d’abeilles
est le nom que l’on donne à l’essaim accroché à une branche d’arbre.
La symbolique de
l’Abeille
La signification de l’abeille est à la fois collective et
individuelle, temporelle et spirituelle. Dans le monde, ce petit insecte
symbolise de grandes choses :
L’organisation
L’interaction, la communication efficace
L’endurance, la ténacité
La capacité à construire, à réaliser
La capacité à bien regarder et comprendre
Les douceurs de la vie
L’amour et le partage
L’authenticité
L’invitation au voyage intérieur
Affinité avec la lumière, avec le divin
Harmonie avec les rythmes de la nature et de la vie
Liens avec la guérison, ou le développement la vitalité
La fertilité, la productivité
Soutien et encouragement
Les abeilles dans l’histoire
Conservé à la Bibliothèque Royale depuis le début du XVIIIe siècle, il fut volé en 1831. On ne retrouva que deux exemplaires des joyaux en forme d’abeilles.
De nos jours, les spécialistes ne
sont plus tout à fait certains qu’il s’agisse d’insectes mellifères.
On peut, en effet, y voir des mouches, des cigales, et même des hannetons [3], mais la corrélation entre abeilles et Mérovingiens perdure. Napoléon Bonaparte à beaucoup contribué à la persistance de cette croyance en prenant l’insecte butineur comme l’un des emblèmes de l’Empire, l’autre étant l’aigle.
L’aigle le rattachait à Charlemagne et à l’empire carolingien ; les abeilles aux mérovingiens, la plus ancienne dynastie de France [4].
Le jour de son sacre, le semis d’abeilles supplanta le semis de fleurs de lys des armoiries des rois. De royale, l’abeille devint impériale.
On peut, en effet, y voir des mouches, des cigales, et même des hannetons [3], mais la corrélation entre abeilles et Mérovingiens perdure. Napoléon Bonaparte à beaucoup contribué à la persistance de cette croyance en prenant l’insecte butineur comme l’un des emblèmes de l’Empire, l’autre étant l’aigle.
L’aigle le rattachait à Charlemagne et à l’empire carolingien ; les abeilles aux mérovingiens, la plus ancienne dynastie de France [4].
Le jour de son sacre, le semis d’abeilles supplanta le semis de fleurs de lys des armoiries des rois. De royale, l’abeille devint impériale.
Héraldique
urbain-VIII.jpgVulson de la Colombière qui, dans la Science
Héroïque (1644) aborde l’héraldique d’un point de vue symbolique, présente
l’abeille comme symbole de vertu et voit dans l’essaim et la ruche
l’incarnation de l’ « obéissance que les peuples sont obligés de rendre à leurs
rois »[5]. Elles symbolisent aussi
l’éloquence car ce qui sort d’elles, le miel, est doux et agréable. Il est dit
qu’elles firent jadis du miel sur la bouche de Platon, de Pindare, et de saint
Ambroise de Milan. Enfin, elles sont symbole de chasteté et de virginité.
C’est pourquoi on utilise leur cire pour la confection des cierges qui brûlent dans les églises à l’occasion des services divins.
Si on leur attribue une si grande pureté, c’est sans doute parce qu’elles sont censées ne se nourrir que du parfum des fleurs et ne pas connaître la sexualité.
En effet, on a longtemps cru par le passé que les abeilles, asexuées, naissaient spontanément des entrailles de la terre ou de la décomposition d’animaux morts, ou encore que leurs œufs provenaient du butinage des fleurs [6].
On pensait aussi que la reine était en fait un roi, donc incapable d’enfanter. Virgile, dans les Géorgiques, livre IV, chante ces abeilles qui « ne s’adonnent point à l’amour, qui ne s’énervent pas dans les plaisirs, et ne connaissent ni l’union des sexes, ni les efforts pénibles de l’enfantement »[7].
C’est pourquoi on utilise leur cire pour la confection des cierges qui brûlent dans les églises à l’occasion des services divins.
Si on leur attribue une si grande pureté, c’est sans doute parce qu’elles sont censées ne se nourrir que du parfum des fleurs et ne pas connaître la sexualité.
En effet, on a longtemps cru par le passé que les abeilles, asexuées, naissaient spontanément des entrailles de la terre ou de la décomposition d’animaux morts, ou encore que leurs œufs provenaient du butinage des fleurs [6].
On pensait aussi que la reine était en fait un roi, donc incapable d’enfanter. Virgile, dans les Géorgiques, livre IV, chante ces abeilles qui « ne s’adonnent point à l’amour, qui ne s’énervent pas dans les plaisirs, et ne connaissent ni l’union des sexes, ni les efforts pénibles de l’enfantement »[7].
Mgr Freppel, évêque d’Angers de 1870 à 1891 porte pour
armoiries d’azur à l’abeille d’or. Devise : Sponte favos oegre spicula, «
Volontiers son miel, à regret son dard ». Urbain VIII, pape de 1623 à 1644,
porte d’azur à trois abeilles d’argent posées 2 et 1. En 1808, les Grands dignitaires
de l’Empire napoléonien portent obligatoirement sur leurs armes un chef d’azur
(partie supérieure du blason) semé d’abeilles d’or.
Traditions et croyances antiques
Les idées symboliques d’ordre, d’industrie, de charité que
l’on rattache de nos jours à l’abeille sont relativement récentes. Pour les
anciens, elle est avant tout un emblème de résurrection et d’immortalité [8],
ainsi qu’un symbole solaire. En Egypte, elles seraient nées des larmes de Ré
[9] et est associé au roi de la Basse-Egypte, bîty qui désigne également
l’apiculteur [10].
Ouvrières laborieuses, innombrables et organisées, elles
travaillent tant sur le plan temporel que sur le plan spirituel. Par leur vol,
elles relient la terre au ciel et symbolisent les âmes dans leur migration
(âmes des morts) ou leur élévation (âmes des initiés).
L’égyptologue Alexandre Moret signale une abeille sculptée dans les stucs d’un monument et accompagnant un fœtus entouré d’épis [11]. Conjuguée avec les épis, est-elle un symbole de fertilité ? Ou l’abeille nourricière va-t-elle (re)donner la vie au fœtus ? Si le miel nourrit les vivants, il est aussi symbole d’immortalité et de résurrection dans tout le monde antique. On l’offrait aux mânes des morts pour leur assurer une protection dans l’au-delà. Hérodote et Strabon rapportent qu’en Assyrie, on enduisait de cire les corps des notables défunts avant de les ensevelir sous le miel [12]. Glaucus fils de Minos et de Pasiphaé, tombé mort dans une cuve, revient à la vie après que ses lèvres aient été en contact avec le miel dans lequel il gisait [13].
L’égyptologue Alexandre Moret signale une abeille sculptée dans les stucs d’un monument et accompagnant un fœtus entouré d’épis [11]. Conjuguée avec les épis, est-elle un symbole de fertilité ? Ou l’abeille nourricière va-t-elle (re)donner la vie au fœtus ? Si le miel nourrit les vivants, il est aussi symbole d’immortalité et de résurrection dans tout le monde antique. On l’offrait aux mânes des morts pour leur assurer une protection dans l’au-delà. Hérodote et Strabon rapportent qu’en Assyrie, on enduisait de cire les corps des notables défunts avant de les ensevelir sous le miel [12]. Glaucus fils de Minos et de Pasiphaé, tombé mort dans une cuve, revient à la vie après que ses lèvres aient été en contact avec le miel dans lequel il gisait [13].
Chez les Celtes, l’insecte mellifère est une manifestation
de la déesse Mère Henwen qui enfanta un grain de blé et une abeille. Le miel
est l’un des ingrédients de la boisson des dieux, l’hydromel, et confère à
l’insecte qui le conçoit le statut particulier qu’ont les créatures divines
[14].
Drachme d'Ephèse
Dans le monde gréco-romain, l’abeille est également
assimilée à la déesse Mère dont Déméter, Cérès pour les latins, déesse vierge
du blé, et Artémis sont des représentations. L’abeille est un des attributs
d’Artémis d’Ephèse représenté sur les statues polymastes de la déesse, et
l’insecte figure de façon continue au long des siècles sur les monnaies
éphésiennes [15].
On lui porte depuis la nuit des temps un rôle initiatique et
liturgique. A Eleusis et à Ephèse, les prêtresses de Déméter et d’Artémis
portent le nom d’« abeilles ». Le grand-prêtre de l’Artémision d’Ephèse, qui
par sa consécration devenait parèdre d’Artémis, était dit « seigneur des
abeilles »[16]. A Delphes, la Pythie était parfois appelée « l’abeille
delphique »[17]. Apollon, le frère d’Artémis, envoya aux Hyperboréens le
deuxième temple de Delphes. Celui-ci avait été façonné par des abeilles [18].
Dans l’Iliade, Homère qualifie les Amazones d’abeilles belliqueuses. Artémis en
était la reine [19].
Le serpent et l’abeille sont analogues sur le plan
symbolique, et complémentaires. Le serpent symbolise l’esprit, l’abeille l’âme.
Tout deux sont de nature ignée, ils piquent et inoculent le feu dans la chair. Le serpent Python est une incarnation de la Terre et son nom signifie « putréfaction féconde ».
Or l’abeille, dans l’antiquité, était censée naître de la putréfaction d’un animal, lion ou taureau (animaux solaires) et, comme le serpent, elle sortait des cavités de la terre [20]. De même, si l’abeille s’envole, le serpent quant à lui, se hisse dans l’arbre du milieu du jardin d’Eden ou le long du caducée, deux symboles du pôle, l’axe qui relie la Terre au Ciel.
Tout deux sont de nature ignée, ils piquent et inoculent le feu dans la chair. Le serpent Python est une incarnation de la Terre et son nom signifie « putréfaction féconde ».
Or l’abeille, dans l’antiquité, était censée naître de la putréfaction d’un animal, lion ou taureau (animaux solaires) et, comme le serpent, elle sortait des cavités de la terre [20]. De même, si l’abeille s’envole, le serpent quant à lui, se hisse dans l’arbre du milieu du jardin d’Eden ou le long du caducée, deux symboles du pôle, l’axe qui relie la Terre au Ciel.
L’abeille dans le christianisme
En hébreu, le mot pour dire abeille possède la même racine
que dabar, la « parole »[21], raison pour laquelle les kabbalistes rapprochent
l’abeille et le bourdonnement de la ruche du Verbe créateur.
Au Moyen Âge, on parle du « chant » de l’abeille, chant véritablement sacré puisque que l’abeille porte en elle une parcelle de l’Intelligence divine [22]. Rassemblées en essaim ou dans une ruche, ces milliers de parcelles se trouvent reliées entre elles pour ne former qu’un seul corps — le corps mystique du Christ — dont la tête est le roi (la reine). L’ensemble est une allégorie de l’Eglise qui, selon l’enseignement de saint Paul, possède à sa tête le Christ-Roi. La communauté des abeilles est donc un symbole de retour à l’unité et de réunification.
Au Moyen Âge, on parle du « chant » de l’abeille, chant véritablement sacré puisque que l’abeille porte en elle une parcelle de l’Intelligence divine [22]. Rassemblées en essaim ou dans une ruche, ces milliers de parcelles se trouvent reliées entre elles pour ne former qu’un seul corps — le corps mystique du Christ — dont la tête est le roi (la reine). L’ensemble est une allégorie de l’Eglise qui, selon l’enseignement de saint Paul, possède à sa tête le Christ-Roi. La communauté des abeilles est donc un symbole de retour à l’unité et de réunification.
De double nature, du fait qu’elle fabrique le miel et
qu’elle pique, l’abeille personnifie le Christ aux douces paroles ou au
contraire, le Christ-Juge de la fin des temps. Elle est aussi un des symboles
de la Vierge Marie [23].
Nombre
L’abeille possède six pattes et son abdomen est divisé en
six segments. Le nombre 6 lui est attribué [24] du fait aussi que les alvéoles
de cire qu’elle fabrique sont hexagonales. L’hexagone est la figure géométrique
dans laquelle peut s’inscrire une étoile à six branches, symbole du macrocosme,
du divin et du spirituel.
Animal Totem
Si l’abeille est votre animal totem, vous êtes appelé à prendre conscience de votre rôle privilégié en tant que créateur de votre cadre de vie. Laissez-vous guider par ce totem, lien entre le ciel et la terre, pour puiser la force et l’inspiration qui vont vous permettre de mener à bien vos projets les plus ambitieux.
Si l’abeille est votre animal totem, vous êtes appelé à prendre conscience de votre rôle privilégié en tant que créateur de votre cadre de vie. Laissez-vous guider par ce totem, lien entre le ciel et la terre, pour puiser la force et l’inspiration qui vont vous permettre de mener à bien vos projets les plus ambitieux.
Notes et références
__________________________________
[1] Henri Normand, Dictionnaire des symboles universels,
Dervy, Paris, 2005, tome 1.
[2] Michel Pastoureau, les emblèmes de la France, Bonneton,
Paris, 1998, p. 17.
[3] Ibid. p. 18.
[4] Ibid. p. 17
[5] Vulson de la Colombière / Frédéric Luz, la symbolique du
blason, la Place royale, Paris, 1991, p. 125.
[6] Hans Hermann, Michel Cazenave, Encyclopédie des
symboles, Librairie générale française, Paris, 1996.
[7] Louis Charbonneau-Lassay, Le bestiaire du Christ, Albin
Michel, Paris, 2006, p. 865.
[8] Ibid. chap. 119.
[9] Jean Chevalier,
Alain Gheerbrant, Dictionnaire des symboles, Robert Laffont / Jupiter, Paris,
1982
[10] Henri Normand, dictionnaire des symboles universels,
op. cit.
[11] Ibid.
[12] Ibid.
[13] Ibid.
[14] Henri Normand, op. cit.
[15] Jacques Bonnet, Artémis d’Ephèse et la légende des sept
dormants, Geuthner, Paris, 1977, pp. 34-35.
[16] Ibid. p. 35
[17] Ibid.
[18] Ibid.
[19] Ibid. p. 35.
[20] Ibid. p. 34.
[21] Roger Richard,
Dictionnaire maçonnique, Dervy, Paris, 2002 ; Jean Chevalier, Alain Gheerbrant,
Dictionnaire des symboles, op. cit. ; Jacques Bonnet, Artémis d’Ephèse…op. cit.
; Henri Normand, Dictionnaire des symboles universels, op. cit.
[22] Jean Chevalier,
Alain Gheebrant, Dictionnaire des symboles, op. cit.
[23] Encyclopédie des symboles, op. cit.
[24] Henri Normand, Dictionnaire des symboles universels,
op. cit., tome 1.
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