mardi 7 janvier 2020

Les Cadres à Jambage pour la ruche . Arguments, démonstrations et UTILISATION


      
L'invention du Cadre à jambage est une véritable révolution pour les adeptes d'une apiculture saine ce dont je ne suis pas peu fier quand bien même il soit tenté de me déposséder de mon invention. Si vous en doutiez, sachez que je suis "l'inventeur" de ce système que j'ai mis au point entre la fin du XXème et début du XXIème siècle, alors confronté au besoin impérieux de livrer mes essaims sur cadres bâtis.


Avant de l'essayer, prenez le temps d'étudier attentivement cette page car bien que vous restiez libre de tester d'autres cotes, vous gagnerez beaucoup en respectant les cotes que j'ai éprouvées lors d'une multitude de combinaisons sur plus de 400 ruches de mon cheptel lors de mes différents essais afin d'éprouver leur stabilité !



Des refus de construction avec les cires gaufrées

J'avais remarqué, bien avant d'inventer le cadre à jambage, que selon mes fournisseurs de cires gaufrées, certains de mes cadres avaient beaucoup de mal à être bâtis. Tantôt les abeilles créaient des ponts de cire pour dresser leur propre rayon par-dessus et en parallèle à la cire gaufrée, tantôt la cire gaufrée était transpercée et propolisée et les abeilles refusaient de construire. Cela ne manquait pas de créer des blocages en ponte et des essaimages intempestifs. A l'époque, j'étais novice et je me disais que je ne devais pas savoir bien m'y prendre pour que mes abeilles construisent.
Bien entendu, également, j'étais certainement comme une grande majorité d'entre nous, c'est à dire regardant les prix d'achat tirés vers le bas.
Depuis une quinzaine d'année, nous sommes bien loin du temps où les ciriers n'utilisaient que de la cire d'opercules pour la création de leurs cires gaufrées. Comme tout le monde, voulant répondre à des prix de plus en plus bas, et l'entrée de la concurrence étrangère, ils en sont venus à accepter de fondre de la cire... pas toujours d'opercule ! C'est ainsi qu'insidieusement, la cire de refonte des cadres de corps est entrée de plein fouet comme ingrédient principal de ces cires de plus en plus de mauvaise qualité.


Des pesticides sans cesse ajoutés
En ayant recours à de la cire de toutes provenances, quel lot ferait l'objet d'une analyse de recherche de pesticides ? Au prix qu'elles coûtent, cela augmenterait considérablement de prix de vente et nous entrerions de plain-pied dans un cercle non vertueux. Donc, on ferme les yeux car la demande est telle qu'il serait difficile à un cirier de s'amputer de ce chiffre d'affaires.

A cause de cela, la cire, même une fois épurée, n'est donc pas débarrassée pour autant des molécules chimiques et/ou antibiotiques imprégnées puisque dans certains pays, on a recours systématiquement à l'usage d'antibiotiques (ex. Oxytétracycline) pour traiter les abeilles. Remarquez, cela ne dédouane pas la France puisque la majorité des apiculteurs utilisent des molécules chimiques autorisées comme l'Amitraz®.
C'est pourquoi, quand le cirier refond et modèle cette cire sous forme de feuilles de cire gaufrée, ces molécules restent imprégnées dans les substrats.


Un pouvoir puissant de rémanence
Puisqu'une grande partie des molécules chimiques sont présentes dans chaque cadre de la ruche en petites quantités, le Varroa, principal prédateur de l'abeille, s'en accommode tout au long de la saison. Quand intervient la période de traitement de fin de saison, l'apiculteur constate souvent un redémarrage de son cycle vers la mi-octobre ou début Novembre. Le voilà donc dans l'obligation d'effectuer un nouveau traitement et tout cela pour constater quoi ? Plus aucune abeille en Février dans de nombreuses ruches ! Le varroa aura eu raison de ses colonies.


De la cire gaufrée Bio ?
Puisque depuis seulement un couple d'années, le public apiculteur se réveille enfin, il constate qu'une grande partie de la disparition de ses abeilles est liée à l'inefficacité de ses traitements et on lui assène maintenant un coup sur la tête en lui disant que le problème vient de ses cires gaufrées. OK, se dit-il, je vais acheter de la cire "BIO", quitte à la payer plus cher !
Malheureusement, le cirier n'en a pas ou plus car le peu qu'il a pu acheter sur le marché mondial est si faible que tout part à une vitesse grand V ! Dès lors, quelle solution ?

Les Warristes l'avaient bien compris... en Travaillant avec les barrettes, ils n'étaient pas menottés à ces problèmes. De même pour mon exploitation, mais quand je l'écrivais en 2005, il fallait voir les invectives des réseaux sociaux !!!
Avec maintenant une quinzaine d'années d'avance, l'expérience du cadre à jambage est en train de faire son chemin, car d'une part, on renoue avec de la cire d'abeille naturelle, et d'autre part, on garde les cadres pour une meilleure pratique de l'apiculture comparativement aux barrettes.



Un "bio" qui ne serait pas Bio ?

Cerise sur le gâteau, un apiculteur certifié bio, produisant une cire d'abeille avec aucun résidu chimique, ne peut pas prétendre à vendre sa cire "Bio" !
Et pourtant :  Quelle cire pourrait prétendre être plus pure dans ce bas monde que celle provenant d'apiculteurs certifiés bio, utilisant de surcroît la technique des cadres à jambage ? On certifie Bio des tas de produits mais pas une belle et bonne cire provenant d'un gars qui fait tout bien ! (on voit encore là, l'empire du n'importe quoi dépassé par ses propres maux), mais bon... revenons à notre cadre à jambage.



.Historique du cadre à jambage: Une Technique Naturelle de construction rapide

La Nature nous donne une direction à suivre:
C'est en observant la nature et en cherchant à comprendre que l'on apprend.. Devenir un "Berger des Abeilles" n'est pas compliqué mais tout comme une personne qui adopte un animal domestique, il est indispensable de leur donner beaucoup d'amour, de passion et de notre temps.
Observer la nature requiert du temps. Tout y est source d'inspiration, de réflexion et de méditation. C'est à la nature que nous devons le pouvoir de nous ressourcer. Comment ne pas admettre l'existence d'un Créateur devant une telle beauté dont nous devrions être les jardiniers et des bergers consciencieux?
Les abeilles font partie de cette Création: Puissions-nous les protéger, chacun avec ses moyens pour arrêter ce simulacre d'apiculture qui consiste à les détruire pour engendrer les super profits de l'industrie phytosanitaire.
Quand un essaim quitte la ruche, il va devoir se débrouiller seul, sans l'assistance de l'apiculteur (sauf bien entendu si celui-ci l'a suivi et capturé). J'ai choisi la photo ci-contre car personnellement, j'y vois une preuve de l'attente des abeilles face à leur berger. On aperçoit sous la première ramification de l'arbre (un jambage en quelque sorte), un rayon naturel de cire. Vous le croirez si vous le voulez, mais sachez que j'ai pris cette photo juste en bordure de l'un de mes ruchers. Les abeilles parties à l'essaimage, se sont mises en évidence un peu comme si elles avaient voulu que ce soit la première chose que je remarque en entrant dans le rucher. Et bien c'est gagné car c'est de suite ce qui m'a sauté aux yeux. Le plus bizarre dans ce véritable conte, est qu'elles auraient pu partir ailleurs, dans le rucher voisin (situé à 3km), elles auraient pu choisir un autre arbre du rucher, mais pourquoi celui juste en face de l'entrée ? Je vais aller plus loin en vous narrant à quel point elles sont obéissantes tout autant que respectueuses de leur berger. Il se trouve que cet arbre a un fût assez haut, suffisamment en tous cas pour disposer cette branche hors de portée de main sans échelle. Or ce jour-là, je n'avais pas d'échelle ni de marchepied ni même mon cueille-essaim pour me permettre d'aller le récupérer.


Aussi, m'adressant aux abeilles, je les suppliais de vive voix de descendre car elles étaient beaucoup trop haut pour que je puisse les récupérer: "Allez les filles, descendez !" "Allez, on descend !" "Vous êtes trop haut les filles, je ne peux pas aller vous chercher.. descendez et je m'occuperai de vous... Allez les filles: en bas... en bas !" Vous savez, un peu comme on appelle son chien qui a envie de jouer alors qu'on a envie de rentrer.. Après une bonne minute, Christine et moi sommes restés bouche bée.. Incrédules, tout autant qu'émerveillés et perplexes à la fois. Les abeilles se sont mises en mouvement un peu à la manière d'une colonie de fourmis et se sont mises en route pour descendre le long du tronc de l'arbre. Elles auraient pu choisir de s'envoler.. non elles sont venues se positionner à la racine de l'arbre pour qu'à genoux, je puisse les recueillir.. Croyez-moi, une telle scène est à vous glacer le sang malgré cette joie immense de recueillir cet essaim.
Christine et moi, avons reconstitué une ruche d'accueil avec plusieurs vieux éléments de fortune et nous l'avons posée au pied du chêne de façon à ce que les abeilles la repèrent et entrent pour prendre possession de leur nouvel abri, ce qu'elles ont accepté immédiatement. Nous avons ensuite posé la ruche dans le rucher et depuis, celle-ci est toujours habitée par la descendance de cet essaim. N'est-ce pas un conte fantastique, voire incroyable ? Et bien sachez que le rayon de cire qu'elles avaient construit est resté en place dans cet arbre plusieurs années consécutives, un peu comme si celui-ci devait me rappeler cet épisode, mais aussi pour témoigner que les abeilles sont capables de tirer leurs propres rayons en quelques heures pour alléger leur suspente.



Tout à faire: dans l'urgence absolue
Emportant avec lui une quantité importante de nourriture et provisions de pollen, l'essaim va devoir repartir à zéro c'est à dire, trouver un abri dans un tronc d'arbre, cheminée, toiture etc.. Quand on connait bien le cycle biologique de l'abeille, on comprend aisément qu'un essaimage peut ne pas bien se passer car tout est une question de chrono. N'oubliez jamais que Les abeilles vivent tout au plus une quarantaine de jours en haute saison !


Elles doivent construire rapidement leurs premiers rayons de cire afin de pouvoir déposer les provisions dans un premier temps mais aussi pour permettre à la reine de pondre rapidement. Ne l'oublions pas, la longévité des abeilles est très courte (35 à 45 jours en période d'essaimage), or, les abeilles appartenant au groupe de l'essaimage ont déjà vécu.
En Apiculture, comment essayer de s'approcher le plus possible de ce qui se passe dans la nature ? Les abeilles ne trouvent pas des cadres de cire gaufrées dans les troncs d'arbres ! Alors, supposons qu'une ruche soit la partie d'un tronc; comment s'y prendraient-elles pour construire ?
Encore une fois, sachez que votre sens de l'observation vous permettra de croître dans la connaissance des abeilles.



Avons-nous besoin de réinventer la nature ?
Sans aucun guidage, elles construiront leurs rayons certainement pas n'importe comment mais à leur façon qui n'est pas forcément celle qui conviendrait à l'apiculteur (surtout professionnel). C'est pourquoi nous les canalisons" juste un minimum en les laissant agir.
Quand j'ai débuté en apiculture, un très vieil apiculteur de la région de Montbrison qui m'a cédé son rucher, m'avait narré son enfance et sa formation apicole par son grand-père. J'aurai pu passer des heures à l'écouter tant il était intarissable en anecdotes, mais aussi en connaissances. Les abeilles étaient toute sa vie. C'est à lui que je dédie cette page car il m'avait expliqué comment faisaient les anciens pour aider les abeilles à l'aide d'un croisillon de 2 baguettes de coudrier disposées à l'horizontale dans la coiffe de la ruche en paille afin de permettre aux abeilles de se pendre et de bâtir plus vite leurs rayons.


Avant de vous lancer à tester le cadre à jambage dans vos ruches ou de chater sur les forums pour savoir ce qu'ils en pensent... il convient de bien comprendre l'esprit dans lequel je travaille avec cette technique que j'ai laissée dans le domaine public en 2005 après l'avoir validée et éprouvée pendant 5 années sur mes propres ruches (>400).


A la recherche de la meilleure méthode qui respecte et privilégie le côté naturel, j'ai fini par comprendre que l'imposition des cadres avec des feuilles de cires gaufrées (c'est à dire des cires pré-alvéolées industriellement) n'avait à offrir d'autre que des cellules femelles aux abeilles cirières. Or, dans la nature, les abeilles ne disposent pas de cires gaufrées... alors comment procèdent-elles ?
Si vous avez la chance de débusquer un essaim naturel installé dans une cheminée, derrière un volet ou dans le creux d'un arbre, avant de le récupérer, observez bien les rayons de cire et évaluez le pourcentage de cellules à mâles et de cellules à femelles. Vous constaterez que 20 à 25%, sont des cellules à mâles ce qui correspond à un chiffre très nettement supérieur à celui obtenu dans les cadres à feuilles de cires gaufrées construits.

Fort de cette observation, j'en ai déduit qu'en ne proposant que des cadres à feuilles de cires gaufrées, les abeilles pouvaient difficilement exprimer leur besoin naturel d'élever des mâles, ce qu'à l'inverse elles font quand elles sont rendues au milieu naturel.
Au début du printemps, si vous introduisez un tout premier cadre à jambage dans votre ruche, il y a fort à parier qu'elles se mettent immédiatement en devoir de construire un cadre composé à majorité de cellules à mâles car ceux-ci sont généralement manquants au sein de leur colonie. Mais en introduisant le second, ce sera à coup sûr un équilibre mâles - femelles, ou bien tout femelles si elles disposent maintenant d'assez de cellules à mâles. Vous aurez ainsi contribué à l'équilibre de votre petite famille. J'ai donc écrit un article intitulé "Le faux-bourdon cet inconnu" dont je vous recommande la lecture ici.
Ceci dit, ne vous découragez pas si votre premier cadre est essentiellement bâti en cellules à mâles ! Votre colonie gagnera en harmonie car vous lui aurez permis de trouver son équilibre ! D'autre part, une fois que la reine aura pondu suffisamment de mâles, ce cadre deviendra d'office un cadre de réserves ce qui limitera plus tard le blocage en ponte du couvain. Lors de l'introduction des cadres à jambage suivants, tout rentrera dans l'ordre et vous aurez l'agréable surprise de constater que ce sera certainement la colonie qui vous donnera le plus de miel parmi toutes celles qui occupent le rucher! Et puis, sachez que dès l'instant où il y a un cadre à cellules majoritairement "mâles", elles n'en construiront plus d'autres. C'est donc un juste retour à l'équilibre naturel !
Votre tâche consistera, une fois tous les mâles nés, à le repousser vers les rives de la ruche afin qu'il devienne un cadre de réserves. Ainsi, cela ne bloquera pas le développement du couvain.



Pourquoi cette technique n'est pas plus diffusée ?

Si pendant plus de dix ans, les catalogues commerciaux ont fait de la résistance au cadre à jambage, c'est pour une raison simple...
Parce que cela divisait par 15 la vente de feuilles de cires gaufrées et dans une mesure à peine inférieure, le nombre de cadres. En effet, avec une seule feuille de cire gaufrée Dadant (par exemple), vous pouvez confectionner une quinzaine de bandes-amorces pour vos cadres à jambage.
De plus, si on considère comme extrêmement facile de retaper un cadre usagé en retirant la cire usagée et fils pour fixer un jambage, forcément ce recyclage ne va pas faire que des heureux partout, d'où cette résistance commerciale.
Depuis seulement 2 ou 3 années, le cadre à jambage commence à être reconnu et utilisé à grande échelle ce qui, a fait prendre conscience aux revendeurs de matériels apicoles l'impératif d'aller dans ce sens.
Quand en 2005 j'annonçais que le cadre à jambage était également une alternative aux cires douteuses (ce qui m'a valu bon nombre de moqueries, parfois méchantes), nous découvrons plus d'une décennie plus tard, que l'impact des traitements anti-varroa et traitements antibiotiques, se retrouvent dans des cires dites pourtant épurées.
Pire, elles sont en grande partie à l'origine de la résistance du Varroa face aux traitements classiques.
Personnellement, je n'ai rien à gagner par la très large diffusion mondiale du cadre à jambage car je n'ai pas breveté le système afin que l'apiculture toute entière en tire profit, tout du moins, que les apiculteurs et Bergers des abeilles qui s'inscrivent dans cette recherche de l'équilibre et du bien-être de leurs colonies en bénéficient ! Essayez-le et constatez par vous-même, vous comprendrez alors ce que signifie une colonie heureuse et harmonieuse.. et surtout, ne vous arrêtez pas sur le fait que les toutes premières cellules construites pourraient être des cellules à mâles; encore une fois, le fait de redonner la liberté à vos abeilles en les aidant à rééquilibrer leurs familles vous permettra de constater des choses encore plus grandioses.



Cadre à jambage - A l’ encontre de ce qui se pratique
Effectivement, le Cadre à jambage va à l'encontre de ce qui se raconte depuis des années à savoir que les mâles ne servent qu'à manger... et qu'ils sont apporteurs du varroa". Ces allégations trop simplistes sont totalement injustes et faussées. Du moins, pas avec la comparaison des cadres à jambage.



Par rapport au Varroa

En apiculture moderne, les cadres à feuilles de cire gaufrée n'offrent pas de place pour les cellules à mâles. Par conséquent, les abeilles (qui ont besoin de la présence des mâles), construisent des cellules généralement le long des parois, ou tout en bas du cadre car c'est là qu'elles disposent le plus de place. Ces endroits correspondent aux endroits les plus froids du couvain. Or si au centre de celui-ci il règne une température de 36° environ, le bas des cadres n'offre qu'une température de 34 à 35°, situation idéale pour la reproduction du varroa. Au printemps donc, effectivement et dans ce cas seulement, le varroa peut trouver un terrain favorable. Mais qu'en est-il avec les cadres à jambage ?
Dans les cadres à jambage, les abeilles construisent les cellules à mâles là où elles éprouvent le besoin de les élever. Fini donc les cellules rebutées en bas des cadres.
C'est ainsi que vous constaterez que les abeilles bâtissent en haut, en bas, au centre ou au milieu du couvain. Pour moi, c'est le signe incontestable que la nature a bien prévu les choses. En effet, sachant que lorsque la population en mâles est suffisante, la reine n'en produit pas plus, les cellules à mâles deviennent alors des lieux de réserve pour le couvain ce qui offre un avantage énorme: Celui de ne jamais bloquer la ponte de la reine à cause de rentrées de nourriture dans les cellules femelles ! Faites-en l'expérience et vous comprendrez par l'exemple direct. Par conséquent, le risque lié à l'essaimage est réduit, sauf si bien sûr, vous ne posez pas votre hausse quand il est temps de le faire.


Les mâles: un gueuleton permanent ?

Encore une allégation fausse et non vérifiée. Les mâles ne consomment qu'infiniment plus que les abeilles. Si à la place des mâles, le travail était effectué par des abeilles, il faudrait bien, tout naturellement que celles-ci mangent également ! Or, les mâles sont apporteurs d'énergie sous forme de chaleur. Ainsi, les abeilles peuvent vaquer à d'autres tâches que passer leur temps à chauffer ou ventiler.
Personnellement, je n'ai rien à ajouter, si ce n'est que vous encourager à vous rapprocher de l'équilibre de la nature et d'aider vos abeilles dans ce sens. C'est un tel bonheur que voir ses colonies saines et équilibrées. Faites-en l'expérience dès que vous le pourrez. Prenez une ruche avec laquelle vous établirez une comparaison avec les autres.



Des charpentières qui ne demandent qu'à travailler:

Au début du siècle dernier, il n'y avait pas de cadres standardisés et encore moins de cires gaufrées.. L'apiculture en était aux tous premiers balbutiements des cadres dits "cadres mobiles". L'apiculteur confectionnait un cadre avec des planches de récupération et plaçait un petit triangle de cire pour canaliser les abeilles. Tandis que d'autres s'efforçaient de trouver des techniques encore moins coûteuses comme celle de deux baguettes de noisetier en les croisant en leur centre avec une petite entaille et un petit bout de fil de laine, le tout placé à l'horizontale. Les abeilles faisaient le reste en se pendant sur ce croisillon. L'apiculteur pouvait ainsi, en soulevant et retirant ce châssis, avoir accès à tous les rayons bien dressés à l'aplomb. Bien que je trouvais cette façon de faire un peu rustique comparativement à notre apiculture moderne, les explications du papi dont j'ai parlé plus haut, ne sont pas restées vaines mais gravées quelque part dans ma mémoire pour en sortir trois ans plus tard. En réfléchissant à la tâche d'un essaim dans la nature et à ma ruche prête à l'accueillir, je décidais donc de placer quelques cadres bois avec seulement une petite "bande amorce" et une baguette de coudrier en biais (et non à l'horizontale)
Quelle ne fut pas ma surprise lorsque moins d'une semaine plus tard, j'ouvris la ruche .. pour voir..

Les abeilles avaient tiré 2 cadres à près de 70%, un autre à 60% ainsi que deux autres encore entre 25 et 30% !
De surcroît, de nombreuses alvéoles étaient déjà pondues et operculées.. Décalant la partition, j'ajoutais 2 nouveaux cadres.
En un mois seulement, l'essaim avait construit une quantité impressionnante de cire et fonctionnait quasiment comme une ruche normale. Cette même année, il me donna trois hausses de miel alors qu'il était parti de zéro en cours de saison.
Banal ? Pas tant que cela car cette anecdote est toute la base de ma technique (en disant "ma technique", devrais-je dire la technique de construction des abeilles).




Attention aux manipulations des cadres !

Un petit bémol cependant au tableau car il faut se représenter la taille d'un cadre Dadant. Dans la nature, les abeilles ne construisent pas leur cire avec des fils de fer tendus. De plus, leurs cadres ne sont pas retirés pour de multiples manipulations et contrôles en tous genres. Par conséquent en reproduisant ce schéma dans un cadre Dadant, la construction est fragile et s'effondre si l'on incline le cadre.
Ayant malheureusement constaté le fait, c'est à ce moment que m'est revenue l'histoire des baguettes de noisetier en les plaçant non pas horizontalement mais verticalement dans un cadre..
J'ai donc commencé immédiatement à couper quelques baguettes et comparé le travail des abeilles. Visiblement, les baguettes non seulement ne les gênaient pas, mais leur permettaient de tirer des "échafaudages d'abeilles" plus courts en hauteur mais plus larges.. 
Tailler des branches de noisetier me prenait beaucoup de temps, du coup, j'ai remplacé celles-ci par de petites lattes de bois de pin taillées dans des planches de frisette ce qui n'a pas perturbé non plus les abeilles bâtisseuses. Le problème de la frisette du commerce réside bien souvent dans le traitement fongicide que subissent ces types de bois.


Cire gaufrée ou bande amorce ?

Nous ne reverrons pas ici la définition d'une cire gaufrée; cependant pour les tous débutants, sachez qu'en apiculture moderne, il est de coutume d'utiliser un cadre avec une feuille de cire qui est déjà amorcée par des empreintes d'alvéoles destinées à aider les abeilles à démarrer la construction. Avec une cire gaufrée, l'abeille commence à "pointer la cire" mais elle ne peut entreprendre la construction qu'avec l'aide d'une quantité importante d'abeilles cirières car son "échafaudage" est tronqué, ne lui permettant de construire qu'une seule face à la fois, ce qui ne correspond pas à leur méthode naturelle de construction.
D'autre part, le gaufrage impose aux abeilles de respecter des mesures strictes imposées par l'industriel qui a pré-modelé les alvéoles. Un cadre de cire gaufrée Dadant ou Voirnot contient environ 5000 cellules (près de 2500 sur chaque face) mais ce sont uniquement des cellules de femelles; il n'y a aucune cellule à mâles. La différence entre les deux cellules se mesure à la taille de celles-ci, la cellule de femelle (abeille) étant plus petite. Par conséquent, on impose également à la reine de ne pondre que des abeilles !(bien sûr, avec l'optique de produire du miel, ce sont les abeilles qui produisent et non les faux bourdons). Il n'empêche que dans la nature, les abeilles construisent beaucoup de cellules à mâles en construisant les rayons, chose que l'on ne recommande pas hélas en apiculture "moderne" car ce sont soit disant des bouches inutiles à nourrir. C'est là une erreur colossale que de le penser pour au moins 2 domaines:
Enfin, est-il important de le souligner, la reine prend du retard dans les cadres à cire gaufrée car les abeilles vont d'abord construire une face puis, l'autre. Ce n'est que lorsque la seconde face sera construite que la reine commencera sa ponte, contrairement au cadre à jambage dans lequel les abeilles construisent recto-verso simultanément. Ainsi, la reine entame sa ponte dès lors qu'une centaine de cellules sont construites.



Je vous présente donc maintenant une technique simple et rustique qui permet à la reine de pondre en quelques jours seulement.



Apiculture Bio et cadre à jambage

Dans la charte de l'Apiculture Bio, il est bien stipulé que les cires gaufrées utilisées doivent uniquement provenir de l'Apiculture Bio.
Mais comment s'en procurer alors que seulement 535 apiculteurs français (sur 70.000) sont labellisés bio et produisent essentiellement pour eux ?
Alors chez les revendeurs de matériel apicole, on trouve de la cire bio (quand on en trouve) mais à quel prix ? 
La réponse pour ceux qui voudraient accrocher l'Apiculture Bio pourrait bien passer par le Cadre à Jambage, 15 fois moins gourmand en cire gaufrée.

En effet, dans une feuille de cire gaufrée Dadant, on peut découper 15 bandes amorce. Or quand on sait qu'avec 1 cadre à jambage, la vitesse de construction va de 6 à 15 fois plus vite comparativement au cadre à feuille de cire gaufrée pleine... il n'y a donc pas de comparaison.

Qui plus est, pour les apiculteurs Bio, tout à gagner car les abeilles disposant d'une petite bande amorce de cire bio, n'auront pas de "reconversion" à faire car leur propre production de cire est donc... Bio sur vide = BIO => Charte Apiculture Bio Respectée avec en prime une économie d'échelle loin d'être ridicule.
Mieux encore, la production de cire peut être plus juteuse que le miel !

Pour aller plus loin, l'Apiculteur Bio Pourra se contenter de badigeonner de le dessous de tête d'un cadre à jambage avec sa propre cire bio fondue pour que cela suffise aux abeilles pour bâtir le cadre dans le bons sens. 
Alors quoi ? Qu'attendez-vous pour essayer un cadre à jambage ? Qu'avez-vous à perdre d'essayer ? Prenez un vieux cadre, retirez sa cire et ses fils, introduisez un jambage et une petite bande amorce de 1.5cm et essayez !



Passons au montage (ici, un cadre à jambage Dadant)

Tout d'abord, il nous faut un cadre nu, une baguette de bois de 47 cm x 12mm de large et 10mm d'épaisseur. Je construis mon cadre en clouant à l'agrafeuse électrique, (ou pneumatique) un "jambage" constitué d'une baguette de bois d'une section de 12mm de large x 10mm de hauteur. Le principe du jambage bois est de renforcer la structure du cadre d'une part mais surtout de diviser pratiquement par 2 le poids et les contraintes physiques que devrait subir la cire tout en haut, à sa racine une fois tirée en totalité.


Deuxièmement, ce jambage permet de gagner un temps considérable lorsque la colonie n'est pas encore populeuse car des petits groupes d'abeilles cirières se forment et commencent à bâtir quelques cellules.
A l'inverse, dans une colonie populeuse, cela me permet d'introduire très rapidement un deuxième cadre à construire sans devoir attendre que le premier soit totalement terminé.

La dimension du jambage doit impérativement être plus petite que la diagonale intérieure du cadre. Le jambage relie le coin inférieur du cadre jusqu'à 3 à 4 centimètres en dessous de l'angle opposé. Il n'est pas bon que le jambage soit une diagonale totale. Regardez à cet effet les différentes photos de cette page. Sa largeur ne doit surtout pas être égale à la largeur des barrettes latérales du cadre mais tout au plus une moitié soit environ 12.5mm car en effet, cette baguette ou "jambage" sera noyée plus tard intégralement dans la cire.





Le jambage n'est pas une diagonale parfaite

En effet, tout comme pour les clôtures, le jambage n'est pas une diagonale parfaite partant du bas du cadre jusque sous la tête de cadre pourquoi ?
C'est juste pour éviter que l'angle formé sous la tête de cadre ne soit pas construit. Si vous réalisez un jambage en diagonale totale, vous vous apercevrez que les abeilles délaisseront la construction dans cet angle (ce que j'ai déjà vérifié). C'est pour cette raison qu'il convient de baisser le jambage de 3cm à 4cm en dessous de la tête de cadre.

Pourquoi ne pas essayer de régénérer vos cadres usagés en cadres à jambage ? Ainsi, vous limiterez la cire gaufrée à une petite bande amorce de 1.5cm de largeur.
 Vous pouvez donc si vous avez déjà des cadres à restaurer acheter uniquement les jambages ou bien les cadres complets (en kit ou montés) avec la bande de cire et le jambage. Ainsi, vous pourrez essayer et comparer. Mais souvenez-vous d'une chose: Il faut toujours placer le cadre à jambage contre le dernier cadre de couvain et surtout pas à l'intérieur du couvain. Si vous pouvez mettre un cadre de réserve, juste après, c'est parfait ! Je vous laisse le soin de vérifier par vous-même qu'il n'y a aucune exagération dans mes propos.



Pourquoi un jambage en diagonale ?

Si j'en suis venu à la diagonale (pour le jambage), vous vous doutez bien que j'ai essayé d'abord de séparer le cadre en 2 par une baguette placée horizontalement. Malheureusement, quand on place la baguette au milieu du cadre (pour en sorte faire 2/2 cadres), on obtient un cadre beaucoup plus fragile qu'en passant par une diagonale. D'autre part, du point de vue rapidité de construction (surtout dans une ruche populeuse), l'échafaudage est beaucoup plus grand avec la baguette en diagonale plutôt qu'horizontale. Enfin, si vous avez décidé d'essayer une baguette à l'horizontale, gare aux manipulations du cadre ! la moindre inclinaison de celui-ci l'enverra à terre (vous voilà prévenus); sinon, à part ce gros inconvénient, les abeilles construisent également (mais toutefois un peu moins vite car elles disposent d'un premier appui un peu plus loin que dans le cas d'une diagonale). Encore une fois, la diagonale permet un renfort de la structure du cadre ET de la cire contrairement à une baguette horizontale séparatrice.
Par ailleurs, on se rend bien compte de la séparation avec une baguette horizontale car les abeilles ont alors la fâcheuse (pour nous) tendance à construire des cellules mâles dans la partie inférieure du cadre, ce que l'on observe moins avec un jambage (allez savoir pourquoi... ce sont encore les mystères de la nature)



Dimensions du jambage
  • -Longueur: 47cm
  • -largeur: 12mm
  • -épaisseur: 10mm
  • -Les extrémités du jambage seront biseautées de façon à permettre un ajustement pour la pose de celui-ci

    La bande de cire amorce quant à elle ne doit pas excéder 1,5cm de hauteur (environ 3 cellules). Pourquoi ? si vous avez recours à plus de 1.5cm en voilà les inconvénients:
  • - Les abeilles ne recycleront pas la cire gaufrée mais bâtiront dessus
  • - Retard de départ de construction car au lieu d'avoir une seule rangée d'abeilles en arrimage, ce seront au moins 2 rangées voire 3 rangées d'abeilles inutiles.
  • - Quand les cadres voyagent dans la voiture, les températures élevées couchent la cire gaufrée qui se désolidarise de sa base
  • - Quand la bande de cire gaufrée est trop large, la construction part d'office en cellules à mâles.




À propos des côtes
Il est à noter que la largeur de 12mm x 10mm (de hauteur) pour la baguette de jambage est l'idéal. Si vous dépassez ces cotes, vous allez créer une "séparation du couvain" avec ce que l'on nomme un Pont Thermique, c'est à dire une rupture de l'homogénéité de la température du couvain. Obligatoirement (presque tout le temps), les cellules du bas de cadre ne seront que des cellules à mâles !
Si vous choisissez une cote inférieure (exemple 10 x 10) vous ralentirez la construction de vos abeilles. C'est une question "d'établissement de leur échafaudage" car il leur fat une base minimale. Or Une base de 10 x 10, si cela fonctionne, j'en conviens, n'offre pas le bénéfice escompté avec du 12 x 10. Faites l'expérience si vous n'êtes pas convaincu en disposant d'une part et d'autre de votre couvain, un cadre avec un jambage de 10 x 10 et de l'autre coté un cadre avec un jambage de 12 x 10. La plateforme de 12 favorisera la rapidité de construction !
c'est au prix de plusieurs milliers d'essais que j'ai retenu le 12x10 car non cela permet un meilleur ancrage de la cire, mais cela ne sépare pas le couvain car en principe, la seconde année, et si votre baguette a bien été centrée, vous devriez voir du couvain par-dessus la baguette (baguette que vous ne verrez plus du tout, totalement enfouie dans la cire).


L'extrémité des baguettes doit être biseautée de façon à bien appuyer contre le montant latéral et le bas du cadre.
Une agrafe de 25 à 30mm de longueur assurera une fixation parfaite de part et d'autre du jambage. Evitez le marteau et les pointes.




Une fois la menuiserie montée, il reste à poser une bande amorce.
Cette bande amorce est découpée dans une feuille de cire gaufrée. Il n'est cependant pas obligatoire que ce soit de la cire gaufrée. Cette cire peut provenir de votre fabrication artisanale.
Elle occupe toute la longueur de la tête de cadre sur 1,5 centimètre de hauteur. Elle s'introduit dans la gorge sous la tête de cadre et se fixe à l'aide de cire chaude (cire en provenance de cire d'opercules). Je vous recommande de vous équiper d'une burette à cire chaude en laiton (spécialement prévue à cet effet). C'est en effet moins risqué que l'utilisation d'une casserole avec laquelle il y a un risque d'incendie élevé, tout comme si vous utilisez une boite à conserve bricolée. Vous pourrez faire fondre votre cire dans cette burette à double paroi et en utilisant le système de chauffage d'une machine à café grand public

La burette à cire chaude est une burette à double paroi avec sa poignée en bois poinçonnée. On introduit de l'eau chaude par la cheminée on met des copeaux de cire ou des déchets de cires d'opercules dans le corps de la burette. Si vous n'en avez pas parce que vous débutez, vous pourriez utiliser des fragments de feuilles de cires gaufrées. On place la burette sur une plaque chauffante électrique (surtout pas de flamme car puisqu'une bonne burette est faite en laiton pour diffuser une chaleur régulière sans détruire la qualité de la cire, les soudures sont faites à l'étain donc fragiles en cas de surchauffe). Vous devez utiliser la plaque chauffante d'une machine à café ou d'une cuisinière ou d'un réchaud électrique. Attention ! Dans ce dernier cas à mettre en chauffe minimum. Ne jamais mettre la burette en chauffe sans eau dans la partie chaudière. N'oubliez pas que la vraie cire d'abeille fond à partir de 45° et est très inflammable, il est donc inutile et dangereux d'avoir recours à la flamme ! Apprenez à travailler avec de bons outils et dans les règles de l'art plutôt que celui du bricolage ! Personnellement, ma burette à cire chaude a 15 ans et elle me sert chaque année.




La bande de cire amorce:

Cliquez sur le bouton de l'image ci-dessus pour lancer la petite vidéo.
La cire de bande amorce doit être d'excellente qualité (bio de préférence ou d'excellente qualité) car en fait les abeilles vont la mastiquer et la reformer (c'est la raison pour laquelle 1,5 cm de large suffit amplement). La photo ci-dessous illustre un cadre à jambage 24 heures après son introduction dans une ruche d'élevage sur 6 cadres, celui-ci étant le septième. Les abeilles ont déjà construit plus de 250 cellules recto et verso dans lesquelles elles disposent d'abord un peu de miel afin de stocker des réserves sur le chantier de construction.



Comment positionner le cadre à jambage dans la ruche ?
Besoin du casse-croûte sur le chantier...

Pour construire, ne l'oublions pas, les abeilles cirières ont besoin de sucre, donc de miel, denrée qu'elles vont déposer sur place afin de n'avoir pas à courir sur les cadres lointains. Il est donc important de soutenir l'action de construction par l'apport d'un petit complément stimulant. Dans les essaims (pas pour les colonies entières), pour chaque cadre à jambage introduit dans ma ruche, je donne 1/2 litre de sirop de nourrissement (fait sur la base de 1 part d'eau + 1.5 part de sucre et 20% du tout en miel.
Cette stimulation directement versée dans le nourrisseur va les aider au démarrage de la bâtisse. D'autre part, cela évitera de provoquer un "découragement" des abeilles et de les rendre "boudeuses" (Cf. Abée Delépine 1850)



Jamais 2 cadres à bâtir cote à cote

Si vous voulez que vos abeilles aillent vite, n'oubliez jamais ceci:
Dans le fonctionnement de la colonie, celle-ci s'étend. Donc il devient logique de placer le cadre à jambage immédiatement en bordure du dernier cadre de couvain, puis, on place un cadre de réserves derrière le cadre à jambage de façon à assurer le casse-croûte des bâtisseuses.
Il vaut mieux revenir quelques jours plus tard pour ajouter un nouveau cadre plutôt qu'en mettre 2 ce qui les ralentirait (effet inverse de celui qu'on recherche). Pourquoi ? Tout simplement à cause de la thermorégulation qui serait déséquilibrée d'une part et, d'autre part, l'alimentation des abeilles qui seraient sur les bâtisses.
Enfin, en plaçant 2 cadres à jambage côte à côte, les abeilles pourraient très bien décider de bâtir à la perpendiculaire ce qui serait fâcheux vous en conviendrez.



Comment les abeilles vont-elles bâtir le cadre à jambage ?
J'espère que vous avez bien noté que le jambage n'est pas une diagonale parfaite. Lorsque vous placez un cadre à jambage dans la ruche, veillez à positionner le petit côté haut de la diagonale (à droite de la photo ci-dessous) vers l'avant de la ruche, cela augmente légèrement la vitesse de construction des cadres car les abeilles "rentrantes" peuvent plus facilement escalader.
Dès lors qu'il y a environ 10% de cellules construites, la reine s'en sert immédiatement pour pondre. Vous constaterez du reste que souvent, le couvain est operculé avant même que la moitié du cadre soit construit, ce qui en dit long sur l'état de santé de la reine !


Élaboration de la cire:

Il n'est pas rare d'observer de la ponte à partir du 3ème jour seulement depuis l'introduction du cadre neuf, alors que le cadre ne présente qu'une quantité de deux cent à trois cent cellules construites. Il faut compter sur une fourchette de 6 à 15 jours (selon la saison et l'importance de la colonie) pour que le cadre soit entièrement bâti, pondu, voire avec un couvain operculé en grande partie.
Ce qui est absolument génial à constater, c'est que les abeilles montent deux échafaudages: l'un sous la têtière du cadre, l'autre sous le jambage. Le travail de deux équipes d'abeilles permet ainsi d'aller deux fois plus vite.



Finition du cadre:

Comparativement et hors technique de forçage, il faut une bonne quinzaine de jours à une colonie pour tirer une seule face d'un cadre de cire gaufrée en pleine saison et commencer à voir quelques œufs.  
Certains rétorqueront qu'il faut moins de temps que cela en plaçant le cadre gaufré en plein milieu du couvain ce qui est fort probable mais ceci freine la colonie car la feuille de cire gaufrée risque fort de bloquer la ponte de la reine et la contraint à rester sur quelques cadres seulement, n'ayant plus d'intérêt à aller plus loin que ce cadre non bâti qui devient comme un cadre partition et de confinement. Ainsi donc, les abeilles auront peut-être construit une partie de ce cadre gaufré en moins de 15 jours mais le ralentissement de la ponte risque d'être bien plus lourd de conséquence (au printemps ou pendant la miellée, cela peut provoquer un essaimage).

Je me suis livré à une petite expérience que vous pourrez tenter si cela vous dit. A la suite du dernier cadre de couvain d'une colonie, j'ai introduit un cadre avec une cire gaufrée, et à la suite de l'autre côté du couvain, un cadre à jambage. 10 jours plus tard, en revisitant cette colonie, quelle n'a pas été ma surprise ! Le cadre à jambage était terminé et tout pondu et operculé en grande partie alors que les abeilles n'avaient même pas touché le cadre à cire gaufrée. J'ai essayé sur plusieurs années toutes les combinaisons possibles et imaginables pour placer un cadre à jambage en tous les lieux de la ruche. Celui-ci gagne toujours la préférence des abeilles comparativement à un cadre gaufré.


Si au départ la baguette de jambage semble créer un séparateur, cela ne gêne absolument pas les abeilles qui gagnent un temps considérable pour passer d'un côté à l'autre sans avoir à faire le tour du cadre. Plus tard, quand elles auront besoin de pousser les murs elles boucheront tous les trous, enfouiront le jambage dans leur cire et la reine aura une surface continue pour sa ponte, sans plus de séparation. Toutefois, avant que ce ne soit le cas, tant que le jambage est apparent, soyez prudent lors de la manipulation de vos cadres surtout quand le fond n'est pas soudé aux baguettes horizontales. En mettant votre cadre à l'horizontale, vous verriez s'effondrer la cire et le cadre serait à reconstruire. Si cela vous arrive une fois, je pense que cela vous servira de leçon mais c'est à éviter.




Jamais de cadre à construire au milieu du couvain !

Un cadre neuf, qu'il s'agisse d'un cadre à cire gaufrée ou un cadre à jambage, ne se place jamais au milieu du couvain mais toujours en bordure de celui-ci ! Bien que je ne place jamais un cadre en plein milieu du couvain, je l'ai quand même fait à titre d'étude comparative avec le cadre à cire gaufrée et j'invite les plus perplexes à tester à leur tour. En plaçant un cadre neuf à cire gaufrée au milieu du couvain, c'est comme si vous placiez une partition ! Vous séparez le couvain en deux ce qui dans la majorité des cas provoquera un essaimage. Le cadre à jambage n'est pas une "cloison" donc limite ce risque mais ne l'empêche pas non plus. Donc souvenez-vous de cette règle: 1 cadre neuf à bâtir se place toujours après le dernier cadre de couvain et juste avant le cadre de réserves.
Construisez vous-même vos cadres à jambage et dressez vous-même le constat.
Au contraire du "blocage de progression" opéré par un cadre gaufré, le cadre avec jambage permet à la reine de passer en travers des grappes bâtisseuses et d'atteindre rapidement le cadre suivant. A l'inverse, avec une cire gaufrée, elle ne va pas plus loin car elle est comme bloquée par une cloison, même s'il y a des abeilles derrière, ce qui peut provoquer dans la majorité des cas un blocage de la ponte et mettre la colonie en situation d'essaimage.
Mon étude  a été conduite sur 40 ruches, dont 20 ruches pour l'introduction de ma technique de cadres, et l'autre vingtaine avec les cires gaufrées.



Le cadre à jambage, des avantages multiples non négligeables:
Le cadre Bande amorce à jambage est accepté beaucoup plus facilement en fin de saison comparativement au cadre de cire gaufrée.


Cependant, une erreur de débutant consiste à introduire des cadres trop tardivement en fin de saison ce qui comporte l'énorme risque d'essuyer un refus de construction alors qu'avec la constitution d'un cadre à jambage, cela pose moins de problèmes  et les dernières cirières peuvent entrer en action une toute dernière fois (Attention toutefois à prévoir une marge suffisante et procéder à l'introduction avant le nourrissement des abeilles. Après cela il est trop tard de toute manière même si la ruche est encore très populeuse) car même si le cadre est construit en partie, il laissera des trous béants qui constitueront des sources de froid pendant l'hiver.

Une erreur majeure commise par ceux qui n'ont pas pris la peine d'étudier mes explications, consiste à placer plusieurs cadres à jambage à la fois. Ceci est une erreur majeure.
Un cadre à jambage doit être placé entre le dernier cadre à couvain et un cadre de nourriture. Au besoin, et dès lors qu'il y a plus de 3 cadres de couvain, on peut placer un cadre à jambage de part et d'autre du couvain, mais jamais deux cote à cote.
D'autre part, Certains apiculteurs ne jurent que par la population d'abeilles dans la ruche. C'est bien de voir de belles populaces mais à quoi servent-elles réellement puisque toutes les abeilles ne seront pas butineuses ni ouvrières quand il n'y aura pas assez de travail pour toutes ? 
C'est là que le facteur essaimage peut être augmenté. En leur donnant des cadres à jambage à construire, on occupe la population où tout le monde trouve un emploi. 
A quoi sert-il d'avoir 3 épaisseurs d'abeilles sur chaque face de cadre ? 
Il faut bien que des butineuses bossent pour nourrir toutes ces bouches inutiles. Par conséquent, en termes de rentabilité de miel produit, c'est ni plus ni moins, mais au moins, vos cadres seront renouvelés plus souvent et vous aurez plaisir à travailler avec des cadres neufs.
Enfin, s'il est vrai que les abeilles font d'avantage de cellules à mâles, ce n'est certainement pas pour rien. Une fois que la reine aura pondu suffisamment de mâles, elle n'en pondra pas plus, et les cellules serviront alors de réserve à miel et pollen ce qui est nettement mieux que voir les abeilles butineuses remplir les cellules du centre du couvain. A partir du moment où les colonies ont été traités correctement, et efficacement, je n'ai pas constaté plus de varroas au contraire.
Le couvain de mâles dégage une bonne chaleur, ce qui favorise la thermorégulation d'une part mais ne favorise pas plus la prolifération du prédateur. Il est faux d'affirmer qu'avoir plus de mâles favorise l'essaimage. Au contraire: cela renforce l'esprit "familial" de la colonie. Du reste, quand une ruche devient bourdonneuse, les mâles ne partent pas et n'abandonnent pas la colonie restante. En revanche, une ruche surpeuplée, voilà qui rend les abeilles oisives et engendre l'essaimage; ne vous trompez pas de cause.



Prophylaxie des abeilles et cadre à jambage

Depuis peu, des scandales sur les cires gaufrées éclatent. Les cires feraient de la résistance lors de leur épuration en protégeant des particules et résidus de molécules chimiques, notamment en provenance d'apiculteurs ayant recours à des traitements antibiotiques 'Oxytétracycline, Coumaphos, Fluvaniate entre autres". Une étude très récente (Nicolas Vidal-Naquet, docteur-vétérinaire) dénonce le rapprochement du syndrome de l'effondrement des colonies d'abeilles (le CCD) avec un "mélange" des antibiotiques et des molécules chimiques utilisées en agriculture notamment avec les néonicotinoïdes. Ce melting-pot serait un véritable cocktail délétère pour les colonies d'abeilles.
Comme tout le monde, à mes débuts, j'étais un fervent utilisateur de cires gaufrées.

Or, quand j'ais mis au point le cadre à jambage, j'ai immédiatement fait la différence sur le comportement des abeilles face au couvain, avec un argument de taille: la différence d'épaisseur entre une cire gaufrée et une cire naturellement bâtie par les abeilles.

La Cire gaufrée, celle que l'on achète chez les marchands, ne mesure pas moins de 1 mm d'épaisseur contre 3 fois moins pour la cire centrale des rayons bâtis naturellement par les abeilles.
A ce sujet, je rappellerai que 10 feuilles de cire gaufrée industrielle pour une ruche Dadant, pèsent en moyenne 1 kg. Or, 900 grammes, c'est le poids de cire contenue dans 10 cadres bâtis entièrement par les abeilles sans cire gaufrée.





Et alors ? Me direz-vous...
En bâtissant une cire centrale moins épaisse, le couvain naturellement réparti recto et verso du cadre ne dispose pas de pont thermique tel qu'il est occasionné par les cires gaufrées. 
De fait, moins d'abeilles étant requises pour maintenir la thermorégulation, celles-ci peuvent vaquer à d'autres tâches dans la ruche comme par exemple, aider à l'établissement des échafaudages nécessaires à la construction de nouveaux cadres. 
L'enjeu n'est pas mince et loin d'être ridicule. C'est ce qui m'a fait écrire dans la 1ère édition de mon livre CDEA, que des colonies réduites en nombre d'abeilles, peuvent produire plus de miel qu'une colonie dans lesquelles plus de la moitié des abeilles n'a rien à faire.

Cerise sur le gâteau, nous savons que plus les cires vieillissent, plus elles exposent les colonies à des attaques virales ou bactériologiques. C'est le cas de la loque américaine ! 
Les spores de Paenibacillus larvae (loque amériacaine) sont bien plus dangereux que les bactéries elles-mêmes. L'apiculteur aura beau avoir recours aux antibiotiques les plus puissants, les spores ne seront pas détruits surtout lorsqu'ils sont protégés entre 2 microcouches de propolis tapissant le fond des cellules. 

L'apiculteur qui ne remplace pas fréquemment ses cadres, s'expose à une contamination au premier accident qui surviendra sur la cire d'un cadre porteur. Et les occasions ne manquent pas lors de la manipulation des cadres tout comme lors des échanges de cadres entre ruches.

L'essaimage artificiel sur vieux cadres, vielles cires, peut également se révéler être non seulement dangereux pour l'exploitation mais in fine, économiquement parlant pour l'apiculteur lui-même tout autant que ses voisins.


Quand une colonie est atteinte de Paenibacillus larvae, Certains départements (bretons entre autres) tentent de sauver la colonie en la transvasant dans une ruche "décontaminée" sur des cadres neufs. Mais est-il utile de le signaler, justement, la Bretagne serait la région qui lutte le plus contre la loque américaine.

On ne peut pas incriminer et condamner un apiculteur qui fait tout pour tenter de sauver ses abeilles. Mais a-t-il connaissance que les abeilles d'une colonie atteinte par la loque américaine est obligatoirement porteuse de spores de cette bactérie ? 
Or ces spores sont capables de végéter de nombreuses années, ce qui fait que les bonnes mesures prophylactiques qui ont été prises lors de ces transferts, sont tôt ou tard obsolètes voire inefficaces, car il suffira d'une toute petite baisse de vigilance ou une incapacité à ouvrir les ruches plusieurs semaines consécutives pour que les spores fassent leur réapparition en développant les bacilles.

Le pire se produit souvent lors de la vente d'essaims confectionnés à la va-vite. En n'observant pas un délai d'au minimum 6 semaines après la naissance ou l'introduction d'une reine, les essaims vendus dans l'ignorance de présence de spores, se révélera une véritable catastrophe pour l'acquéreur à très court terme induisant une redondance de contamination de ruchers.

La vigilance est une chose, l'intervention une autre mais quid des abeilles porteuses de spores, même dans une ruche neuve ?
Il a été maintes fois démontré que le bon travail et les bonnes pratiques apicoles réduisent considérablement le risque de transmission des MRC (Maladies réputées Contagieuses, dont fait partie la loque américaine).




Un jambage pour les cadres de hausses ?

Quoi de plus naturel que consommer le miel dans sa cire d'origine ? On parle alors de "Miel en Rayon" ou de "Miel au couteau" (dans le temps, le miel se vendait en portions de cadres découpés au couteau d'où cette expression populaire. 
Dans certaines régions de France on nomme ce type de miel, "Miel en brèches" ou bien encore miel dans les alvéoles).

Dans mes cadres de hausse, je ne mets ni filage ni jambage ni cire gaufrée, afin de n'obtenir que du "Pur" et produire des miels rares et de haute qualité. 

Malheureusement, cela interdit une extraction en extracteur électrique car ce type de matériel apicole tourne trop vite et provoque un arrachage de la cire mais aussi, une certaine pré-oxydation du miel. Pour obtenir un produit qui n'ait rien à voir avec le miel proposé en grandes surfaces ou des miels d'importation, 

Le miel en rayon est un produit à consommer brut, tel qu'il sort de la ruche, au naturel et destiné uniquement à un public de connaisseurs ! 
Si vous souhaitez produire du miel extrait par extracteur, il faut impérativement "filer" vos cadres de hausses c'est à dire, placer 2 à 3 fils horizontaux en inox avant la construction par les abeilles afin d'offrir une résistance suffisante à l'extraction sans que cela se transforme en catastrophe au fond de votre extracteur.

Si vous souhaitez produire du miel en rayon, là c'est différent car vos abeilles devront construire les cadres chaque année. Ainsi, cette cire neuve de l'année peut être consommée en même temps que le miel ! Elle sera construite plus facilement par les abeilles qui ne seront pas gênées par les fils ou une cire gaufrée.

En effet, pour la vente du miel en rayon (ou votre consommation personnelle), il est plus propre et convenable d'utiliser des cadres de l'année et surtout des cadres qui auront été préservés de toute souillure liée à la ponte notamment, en ayant recours à l'usage d'une grille à reine. 

Les apiculteurs qui ne font pas appel à cette grille à reine, exposent leurs cadres de hausse à une ponte certaine en cas de forte miellée car les abeilles butineuses remplissent d'abord les cellules vides du corps avant de "monter" dans les hausses. 
A cette occasion, la reine, n'ayant plus de place pour pondre, se voit contrainte d'étendre son couvain dans les cadres de hausse d'où la présence de propolis, pollens et pain d'abeille qui changent profondément le goût du miel.


Il est à noter que, lorsque les cadres de hausse contiennent du couvain, cela interdit une récolte précoce ou de miels spécifiques car cela contraint alors l'apiculteur d'attendre que tout le couvain soit né avant de récolter.. à moins que vous n'aimiez les miels protéinés aux larves d'abeilles ?

Certains apiculteurs ne mettent pas de grille à reine car il prétendent que cela ralentit le travail des abeilles. C'est vrai, mais seulement pendant les jours qui suivent la pose de la grille. Dans mon cours d'apiculture, je dévoile une technique qui contourne ce problème en apiculture pro avec la grille à reine "NICOLLET"

De toutes manières, où est la perte réelle de miel pour l'apiculteur quand ses cadres de hausses sont remplis de couvain ? Les abeilles le stockeront alors dans les cadres de corps ! Au finish, on a plus à perdre sans l'usage des grilles à reines



Faut-il placer un jambage dans les cadres de hausse ?
il y a 3 cas de figures:
  • - Cadres à passer à l'extracteur
  • - Cadres pour consommer le miel avec la cire
  • - Cadres à passer au Pressoir pour obtenir un miel pressé

Si vos cadres doivent être extraits à l'aide d'un extracteur, je vous recommande de ne pas mettre de jambage mais traditionnellement une cire gaufrée ou bien une simple bande amorce de 1.5 cm sous la tête de cadre dans ce cas, il faudra disposer de fils inox tendus horizontalement, fils que les abeilles enfouiront dans leur construction, (à condition que votre ruche soit disposée de niveau dans le rucher).
Si vous souhaitez manger votre miel en rayon, alors, oui, vous pouvez poser un jambage, car cela leur permettra de construire plus vite.
Dans tous les cas, Faites des essais et adaptez votre apiculture à ce qu'il vous conviendra de faire !



Le miel "pressé", une autre alternative

Le miel Pressé est un miel qui ne passe pas par l'extracteur mais par un pressoir à miel. Dans ce cas, je vous recommande d'utiliser un jambage dans vos cadres de hausses car les abeilles construiront plus vite les alvéoles.
Surtout, ne mettez pas de cires gaufrées dans vos cadres de hausses, mais une simple bande amorce de 3 cellules de hauteur (soit 1.5cm environ). Grâce au jambage, ce sont 2 échafaudages d'abeilles qui bâtiront donc 2 fois plus vite vos cadres de hausses.





Ma Conclusion:
Chacun peut camper sur sa position en choisissant "son apiculture". C'est du reste ce qui en fait le charme, car cette multitude de façons de faire, qui plus est, avec des essences aussi diverses, laisse à chacun s'exprimer sa liberté d'action. Pour ma part, je constate que les reines pondent plus vite dans une cire qui est 100% de la fabrication de leurs filles, des colonies plus saines avec moins de varroas, et enfin, la possibilité de faire une rotation beaucoup plus importante lors du renouvellement des cadres ce qui n'est pas rien dans la propagation des maladies de l'abeille.


Enfin, cette méthode privilégie le travail des abeilles. Pour quelle raison si ce n'est qu'une raison financière axée sur la rentabilité devrait-on supprimer le travail des cirières ? on a beaucoup à gagner en les laissant travailler plutôt qu'en leur imposant une feuille de cire gaufrée qui n'est pas à l'origine de leur mode de vie.

Une colonie d'abeilles étant passée par toutes les étapes de sa vie, tourne plus rond qu'une colonie à qui l'on a offert des raccourcis pour favoriser une production de miel.

Ma conclusion personnelle: plus on fait travailler les abeilles dans la globalité, plus elles produisent et plus elles en demandent.. 
Essayez de trop faciliter leur travail et vous les rendrez paresseuses, oisives et non productives et plus facilement sujettes à la maladie.


Note:
Pour les cadres Warré, comme j'ai totalement arrêté de produire avec ce type de ruches, je n'ai plus de solution à vous proposer.
L'agrafeuse électrique que j'utilise est une agrafeuse achetée chez Castorama type Rapid R606.
Si vous souhaitez faire un travail de qualité, vous aurez besoin en revanche de la Burette à cire: voir en bas de page



Différence entre les cadres Hoffmann et les cadres droits

On en perdrait son latin quand on débute en apiculture et je reconnais qu'il y a de quoi.
Quand on parle d'une ruche Dadant, il s'agit d'un format standard de ruche. Cette ruche est le plus grand standard au monde du reste. Mais si vous souhaitez acheter des cadres, votre fournisseur pourrait bien vous poser la question suivante:

" Cadres droits ou Hoffmann" ?
Le cadre Hoffmann est un cadre très large. Quand on dispose 10 cadres Hoffmann dans une ruche, les parois latérales des cadres sont "bord à bord". Du reste, dans une ruche Dadant "Hoffmann", il n'y a pas de séparateur ou de "crémaillère" pour séparer les cadres. Les ruches acceptant des cadres Hoffmann sont dotées de glissières et non de crémaillère.
Y-a-t-il un avantage à avoir des cadres Hoffmann ?
Je répondrai qu'il s'agit en principe d'une habitude de travail. Les partisans des cadres Hoffmann vous diront qu'ils vont plus vite car les abeilles étant protégées du froid par le bois des cadres qui se touchent, ne propolisent pas les cadres ou bien moins ce qui les rend plus maniables.
Les cadres Hoffmann ne peuvent pas rentrer dans les ruches Dadant à crémaillères En revanche vous pourrez utiliser des cadres droits dans une ruche Hoffmann, mais comme les cadres ne seront pas guidés par une crémaillère, vous aurez du mal à les espacer régulièrement.
D'autre part, les transhumants préfèrent généralement les cadres Hoffmann car il ont moins tendance à bouger pendant le transport.



A Propos du cadre à Jambage: Quelques conseils

J'ai lu dans certains forums d'internet, des questions et des affirmations qui démontrent que mes instructions sur le cadre à jambage n'ont pas été lues ou comprises. Voici donc quelques conseils supplémentaires dans lesquels je développe mon point de vue et mes connaissances après plusieurs années d'utilisation

Si cette invention est destinée à améliorer la construction des cadres dans la ruche, je dois ma réflexion à deux "techniques" qui ont précédé la mienne à savoir:
- L'institution du cadre bois (dit "cadres mobiles" dans les années 1870 au lieu de simples barrettes (dites rayons fixes)
- Les baguettes de noisetiers utilisées ancestralement par les paysans apiculteurs, sourciers de surcroît.


Quand on pratique l'élevage des abeilles, les cadres manquent vite quand on veut produire des essaims. C'est de là qu'est partie ma recherche: et son résultat ? Je l'ai publié sans dépose de brevet afin d'en faire profiter à toute la communauté apicole.

A quoi sert le jambage ?
Je dispose un "jambage" pour 3 raisons:


- 1ère raison: Cette baguette de bois fixée en diagonale à l'intérieur du cadre par un simple agrafage (comme le montre une photo ci-dessus), permet d'abord de renforcer la structure du cadre. Vous avez peut-être déjà vu dans la nature que l'usage du jambage est faite notamment en matière de clôtures. Les jambages permettent en effet de renforcer les piquets surtout à cause de la tension des fils de fer barbelés, ou des grillages selon l'usage de la clôture. Si je ne fixe pas cette baguette dans une diagonale pure au sens du terme, c'est à dire d'un angle à l'autre, c'est pour une raison bien précise:
En la fixant d'angle à angle, les abeilles ne construiront pas le cadre en totalité mais laisseront cette partie angulaire comme un "trou de passage".
D'autre part, puisque j'ai recours à ce que je nomme une "bande amorce" que je colle sous la tête de cadre à l'aide de cire chaude (cire d'abeille), cela m'interdirait de la disposer sur la totalité de sa longueur, donc, ralentirait le travail des abeilles.


- La seconde raison est que lorsqu'on omet (volontairement) de placer un jambage, les abeilles construisent sans problème la totalité du cadre, mais celui-ci devient alors très fragile lors des manipulations d'une part et, d'autre part, s'effondre assez facilement lors d'un éventuel transport de ruche. Enfin, il faut penser également au poids du miel ! En cas de grosse miellée, la cire peut très facilement céder sous le poids ! (Cela m'est arrivé plus d'une fois au cours de mes recherches.


- La troisième raison:
Puisque les abeilles construisent beaucoup plus vite quand elles ne sont pas gênées par la présence d'une feuille de cire gaufrée, elles vont encore en moyenne 2 fois plus vite avec le jambage car ce n'est pas 1'échafaudage qu'elles construisent mais 2 ! L'un directement sous la tête de cadre, le second sous le jambage. Ainsi, 2 équipes d'ouvrières bossent la construction au lieu d'une.
Enfin, il m'est permis ici de souligner que lors de la construction d'un cadre avec feuille de cire gaufrée, les abeilles construisent d'abord une face du cadre puis l'autre, alors que d'une manière 100% naturelle, elles bâtissent les 2 faces à la fois quand elles ont à faire avec un cadre à jambage.
Sans aucune exagération, un cadre à jambage est tiré au minimum 6 à 8 fois plus vite qu'un cadre avec feuille de cire gaufrée.



Pas de bande amorce sous le jambage.

D'une part elle serait totalement inutile, d'autre part, elle ne ferait pas gagner de temps aux abeilles..
En réalité, il faut comprendre que la bande-amorce située sous la tête de cadre est présente uniquement pour guider le départ de construction ! Comme je l'ai déjà indiqué, sans cette bande amorce, les abeilles perdront énormément de temps d'une part, mais pourraient très bien débuter des constructions à la perpendiculaire d'autre part.
Quand j'ai créé le cadre à jambage, j'ai tout essayé et comparé des tas de combinaisons, mais je suis toujours revenu sur ma cote de 470x10 x 12mm de largeur.



Ne pourrait-on pas remplacer le jambage par le filage ?

Oui bien sûr mais vous perdrez tout l'intérêt du jambage qui est de permettre aux abeilles de bâtir plus vite.
D'une part, cela ralentirait la construction car vos fils vont devoir être "enfouis" dans leur cire, que ce soit des fils horizontaux comme verticaux. Notons au passage qu'elles ne pourront pas établir 2 échafaudages mais un seul, donc, double perte de temps.
D'autre part, si la tension des fils n'est pas correcte ou si l'aplomb de la ruche laisse à désirer, les abeilles contourneront les fils et vous obtiendrez des cires en arc de cercle.

Si vous respectez la section de mes jambages, il n'y pas pas une séparation de couvain gênante. La seconde saison, vous constaterez qu'elles enfouissent complètement le jambage. il m'arrive même parfois de douter que tel cadre ait un jambage car le couvain le recouvre.
Ceci dit, rien ne vous empêche de faire votre expérience mais dans ce cas, je vous conseille d'établir la comparaison avec un cadre à jambage !



Position du jambage dans le cadre
Beaucoup me posent la question pour savoir quel serait le résultat si l'on plaçait le jambage à moitié du cadre mais horizontalement plutôt qu'e oblique. Vous auriez la même vitesse de progression qu'avec le jambage en diagonale, mais votre cadre deviendrait alors pratiquement difficilement manœuvrable en raison de sa fragilité, ne permettant pas le moindre degré d'inclinaison.



Jambage + filage ?
Oubliez et revenez à vos cires gaufrées ! Par cette méthode, vous ne pourriez pas utiliser des fils ni verticalement ni horizontalement. Les fils ralentissent la construction et les cadres ne sont jamais terminés complètement.



Le Cadre à Jambage: Des gains réels
Je peux dire qu'ils sont de 3 ordres:


D'une part, quand on monte en puissance en production d'essaims, c'est un gain financier non négligeable ! Avec une seule feuille de cire gaufrée, vous réalisez entre 11 et 13 cadres contre.. 1 seul si vous disposez votre feuille sur 1 cadre filé ! Plus de prise de tête à enfouir les fils dans la cire.


D'autre part, puisque les abeilles construisent leurs cadres plus rapidement, cela nous permet de renouveler facilement 3 cadres par an sans les ralentir dans leur production de miel. Il convient surtout de réfléchir en termes de qualité de la cire. Étant produite directement par les abeilles, on ne retrouvera pas de traces de pesticides fréquemment retrouvées chez certains fournisseurs de cires gaufrées. Certaines molécules chimiques en effet ne disparaissent pas malgré les traitements de la cire pour la purifier. Enfin, j'ai personnellement constaté que les ruches dotées de cadres récents sont moins vulnérables à l'infestation du varroa.


Enfin, La reine ne pondra des œufs mâles qu'une fois au cours de la saison dans les cellules de ces cadres. Mais l'énorme avantage encore une fois sera qu'au moment de la miellée, les abeilles disposeront de place pour stocker nectar et pollen au lieu d'encombrer le nid à couvain. La seule vigilance de l'apiculteur consiste dans ce cas à déplacer ces cadres fortement chargés en cellules à mâles libres, en périphérie du couvain.



Quels sont les inconvénients du cadre à jambage ?

Sa fragilité lors des manipulations des cadres tant que celui-ci n'est pas fini de construction.
Il faut éviter de placer un cadre à jambage en plein milieu du couvain afin de ne pas participer à son refroidissement même temporaire.
Contrairement à l'introduction d'un cadre à cire gaufrée en plein milieu du couvain qui provoque souvent un essaimage, on peut placer un cadre à jambage à cet endroit (bien que je ne le recommande pas) mais il y a de fortes chances qu'elles construisent d'avantage de cellules à mâles à cause du refroidissement que cela induit.



Une consommation plus importante de miel ?
Il est souvent rapporté par des personnes plus souvent inexpérimentées, que le fait d'introduire des cadres à jambage oblige les abeilles à consommer pour produire la cire. Ce n'est pas faux mais il faut tenir compte d'une chose: Si vous pratiquez de bonnes mesures prophylactiques, vous devez changer 3 cadres par ruche chaque année. 



Les Faux-bourdons pour un meilleur équilibre des colonies.

Est-ce réellement un inconvénient pour l'apiculteur de constater un nombre de mâles supérieur aux ruches dont les cadres sont constitués uniquement de cires préalablement gaufrées?
Je constate que de faux argument tentent de faire valoir autorité en termes de mâles. En effet, il est souvent dit à tort qu'une ruche forte en mâles est plus sujette à l'infestation des varroas. 
Or, si ce n'est pas faux pour l'utilisateur de cadres à cires gaufrées, il n'en est pas de même avec le cadre à jambage malgré une population plus forte en mâles. Quand les abeilles construisent librement les cellules à mâles, elles les placent généralement à des endroits stratégiques dans la ruche. Dans le cas des cadres à jambage, c'est souvent l'inverse qui se produit. En effet, étant donné qu'on impose la construction uniquement de cellule à femelles en introduisant des cires gaufrée, les abeilles construisent les cellules à mâles contraintes et forcées, généralement dans le bas des cadres (zone la plus froide de la ruche), ce qui n'est pas le cas avec les cadres à jambage.

Certains pensent que les mâles ne font que gloutonner le miel ou en consomment plus ! Ce n'est pas juste, mais souvent des ragots colportés depuis l'avènement des cires gaufrées. 
Il est regrettable de ne voir qu'uniquement en sens unique. Les mâles participent au "chauffage" du couvain. Ils ont différents rôles au sein de la colonie autre que la sacro-sainte fécondation d'une éventuelle reine pour perpétuer l'espèce.

Quand une colonie possède une forte population de mâles, ce n'en fait pas une ruche bourdonneuse pour autant bien au contraire. Même si les faux-bourdons ne participent pas à la trophallaxie pour évacuer l'humidité des nectars, ils jouent un rôle extrêmement important de "gendarmes" mais aussi d'instructeurs pour les abeilles. Étant en effet capables de voler plus loin et plus longtemps que les abeilles, ils peuvent les renseigner sur les zones de butinage
Quand une reine a le choix de pondre mâles ou femelles, elle peut pondre jusqu'à 20 à 25% de mâles pour le reste d'abeilles. Puisque l'œuf mâle est un œuf haploïde (non fécondé), la reine économise ainsi jusqu'à 25% de sa spermathèque et tombe moins vite en panne (elle vit donc plus longtemps). 



Et puis, il existe un avantage qui à mes yeux est le plus estimable: Quand les colonies possèdent un nombre choisi de mâles, vous n'avez pas idée de ce que cela apporte en terme d'équilibre pour la colonie. Elle tourne beaucoup plus rond et a moins tendance à l'essaimage.


Enfin, quand la reine estime avoir suffisamment de mâles dans sa colonie, elle n'utilise plus les cellules à mâles pour pondre ce qui fait d'elles d'excellentes réserves tampon pour les rentrées de nectar importantes.
En maîtrisant bien ses colonies, l'apiculteur se rendra compte par lui-même qu'il peut alors décaler les cadres à mâles en périphérie du couvain.



Ne jetez plus vos vieux cadres.
Bien sûr, quand un cadre est trop vétuste, il faut le remplacer. Mais nous avons découvert un tout dernier avantage du jambage: celui de ressusciter des anciens cadres. Tout le monde sait, en effet que lorsque les cires sont trop vieilles, il est grand temps de remplacer le cadre. Avec le cadre à jambage, du fait qu'il n'y a pas de fils enfouis dans la cire, il suffit de mettre un coup de cutter sur la partie basse ou la partie haute du cadre pour que les abeilles reconstruisent immédiatement des cires neuves.
Quand tel sera le cas, il suffira de faire reconstruire la seconde partie du cadre en découpant l'autre moitié.

De même, si vos cadres étaient des anciens cadres à cire gaufrée. Faites sauter toute la vielle cire et les fils de fer, passez votre menuiserie au bleuet (chalumeau) afin de faire fondre la cire du dessous de la tête de cadre, placez une petite bande amorce de cire gaufrée de 1.5cm sous la longueur de la tête, clouez un jambage ! Vous aurez ainsi recyclé vos vieux cadres.

Un dernier conseil:

La bonne position d'un cadre à jambage neuf dans la ruche au moment de son introduction, consiste à le placer à la suite du dernier cadre de couvain et veiller à ce qu'il y ait un cadre de nourriture derrière lui de façon à ce que les abeilles disposent d'abondantes réserves de miel sur place et qu'elles ne soient pas obligées de traverser la ruche pour aller s'approvisionner. 
N'oubliez pas que pour produire de la cire, les abeilles ont besoin de miel et d'eau.


Enfin, le meilleur conseil que je puisse donner est de vous inciter à faire faire un test par vous-même et établir une comparaison dans le courant de la saison. 


Procédez ainsi:
Situez les cadres de votre ruche (de vos ruches) contenant le couvain et placez de part et d'autre un cadre à jambage et à l'opposé, un cadre avec feuille de cire gaufrée. Tout comme moi la première fois, vous aurez la surprise de constater que votre cadre à jambage sera tiré et pondu au 2/3 en moins de 10 jours alors qu'elles n'auront pas entamé le cadre gaufré.




- par Bernard NICOLLET - Abeille & Nature -

  Revu et allégé en point d'exclamation et "croyez moi" par GL






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